Origine et histoire du Château des Boulayes
Le château des Boulayes, parfois écrit Boullayes, est situé à Châtres près de Tournan‑en‑Brie, en Seine‑et‑Marne, en Île‑de‑France. De style néoclassique, il a été construit en 1785 par l'architecte Nicolas‑Claude Girardin, collaborateur d'Étienne‑Louis Boullée, pour Claude Bélanger, colonel des Gardes du corps du Roi. Girardin s'était fait connaître auparavant en édifiant entre 1777 et 1779 l'immeuble de la rue de Bondy aujourd'hui appelé hôtel de Rosanbo pour le banquier Octave‑Pie Giambone. Giambone avait épousé Marie‑Louise de Marny, liée à la Cour, et leur fille Adélaïde Catherine (1766‑1824) épousa Claude François Jean Bélanger (1757‑1830), haut dignitaire de la Maison du Roi et protégé de Mme du Barry. Bélanger reçut en 1784 la seigneurie des Boulayes de sa tante Adélaïde Labouré‑Pothenot; le nom de la terre, parfois écrit Boulaies ou Boulets, évoque un lieu planté de bouleaux. Cette terre, propriété en 1546 d'André Maillard, passa ensuite à la famille Maillard sous Charles IX, puis au XVIIIe siècle se trouva partagée entre M. de Berenghien et le marquis de Ségur; elle appartint également à M. Lettré. Grâce à la dot de son épouse, Bélanger fit abattre l'ancien logis entouré de douves et confia à Girardin l'érection d'un château « à la dernière mode », ouvrage mené rapidement de juillet à décembre 1785. Bélanger émigra à la Révolution et le château fut confisqué puis vendu comme bien national. Architecturally, le château s'inspire de l'hôtel de Thun édifié en 1771 par Étienne‑Louis Boullée à la Chaussée d'Antin. Il se présente comme un parallélépipède blanc sur rez‑de‑chaussée et un étage, avec à l'origine une charpente légère à petits bois de type Philibert Delorme. Les façades répètent uniformément une même travée rythmée par un ordre colossal de pilastres corinthiens identique sur les quatre faces; au total, 42 pilastres déterminent 38 travées, treize sur les façades principales et six sur les façades latérales. L'accent traditionnel du centre est réduit à un faible ressaut de cinq travées, autrefois surmonté d'un fronton, et les baies prennent la forme de portes‑fenêtres en plein cintre au rez‑de‑chaussée et de croisées rectangulaires à l'étage. Le château a peu été transformé, mais en 1912 la charpente et les frontons d'origine furent supprimés et remplacés par un toit plat à l'italienne bordé d'une balustrade, hommage au Grand Trianon qui a rendu les élévations assez monotones. À l'intérieur, une partie du décor d'origine subsiste; selon Michel Gallet, la plus belle pièce est une salle à manger où des poêles livrés par le fumiste Marentin sont surmontés de statues d'après l'antique. Les façades et les toitures sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 18 juin 1946, et le château est situé dans un site inscrit par arrêté du 6 mars 1947.