Origine et histoire
Le château des Caramans, dit aussi château de Roissy, se trouvait à Roissy-en-France (Val-d'Oise). Plusieurs résidences se sont succédé sur le site depuis le Moyen Âge. Pendant les XVIe et XVIIe siècles, la seigneurie appartenait à la famille de Mesmes. Un château flanqué de tours rondes, attesté au début du XVe siècle, fut démoli à la fin du XVIIe siècle. Au début du XVIIIe siècle un nouvel édifice fut élevé d'après les plans de l'architecte suédois Nicodème Tessin ; certaines sources situent la construction entre 1703 et 1709 par Claude de Mesme, d'autres indiquent qu'elle fut commencée pour Jean-Antoine de Mesmes à partir de 1704. En 1715, Piganiol de la Force signale un beau jardin et un grand parc, sans eaux. À partir de 1730, le marquis de Caraman semble avoir complété l'ensemble. Le château était précédé d'une avant-cour bordée de deux bâtiments à avant-corps : à l'est, l'orangerie qui servit d'habitation jusqu'au début du XXe siècle et dont subsistent quelques vestiges ; à l'ouest, des écuries détruites en 1835 après avoir abrité une sucrerie. Le parc, de tracé régulier, fut enrichi au XVIIIe siècle de bosquets à l'anglaise dont il ne reste que quelques éléments végétaux ; il est connu grâce aux plans gravés par Lerouge. Le château fut détruit pendant la Révolution selon certains témoignages (1794), d'autres sources évoquent une disparition au début du XIXe siècle. Des vestiges subsistent : le mur oriental et la porte sud de l'orangerie, ainsi que des murs de façade conservés à mi-hauteur. Les moellons irréguliers affleurent aujourd'hui et des pilastres en pierre appareillée scandent encore la façade. La porte présente un arc en plein cintre retombant sur de courts bandeaux plats et une moulure plate doublée ; le pignon oriental de l'orangerie est précédé d'un avant-corps cantonné de faux chaînages en bossage. Le corps central, surmonté d'un fronton triangulaire, porte un tympan sculpté avec des figures féminines autour d'un vase de fleurs et de fruits, et, sous le larmier, un bas-relief montrant deux chérubins tenant des grappes de raisin autour d'une conque. La clé de voûte de l'arc en anse de panier est ornée d'une griffe et de feuilles de vigne ; cet ensemble sculptural, daté de 1703–1709, est attribué à René Chauveau. Un bas-relief provenant du pignon ouest est aujourd'hui conservé dans une propriété privée rue de Paris ; il représente des armes autrefois attribuées par erreur à Claude de Mesmes. Le site est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 21 octobre 1925.