Période
XVIe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Vestiges de l'ancien château : les deux tours, le pavillon du XVIe siècle ; le pavillon du XVIIIe siècle ; la maison à lucarnes du XVIe siècle ; la porte en arc sur le passage entre la place de la Mairie et la place dite Cour des Miracles ; le canal (à l'exclusion de la porte en arc dépendant du domaine public) (cad. A 3, 89, 102, 206, 918, 940) : inscription par arrêté du 21 décembre 1982 - Les écuries et leur terrain d'assiette, correspondant à l'ancienne basse-cour du château, en totalité (cad. A 206, 970, 976, lieudit le Bourg) : classement par arrêté du 15 mai 2012
Origine et histoire du Château des Cars
Le château des Cars, ancien château fort aujourd'hui en ruines, se dresse sur la commune des Cars en Haute‑Vienne, en Nouvelle‑Aquitaine. Ses vestiges principaux sont deux tours encore en élévation et, dans l'ancienne basse‑cour, le vaste bâtiment des écuries. Le site occupe un faible éperon en bordure septentrionale des monts de Châlus, à environ 27 kilomètres de Limoges, en limite du bourg médiéval formé autour d'une chapelle dédiée à sainte Madeleine et d'une prévôté de l'abbaye Saint‑Martial. La seigneurie des Cars, d'abord mouvante de Lastours, se constitue comme domaine en 1260 et devient une châtellenie indépendante en 1479. Après des transferts de propriété au cours du Moyen Âge, la famille Pérusse s'établit aux Cars et ses descendants y édifient un château mentionné comme castrum au XVe siècle. Geoffroy Pérusse fait transformer la résidence en une demeure somptueuse qui devient le principal lieu d'habitation de la famille. Dès les années 1520‑1530, des travaux d'embellissement et d'aménagement de la cour sont entrepris, puis, dans la seconde moitié du XVIe siècle, le site est renforcé dans le contexte des guerres de Religion. François de Pérusse des Cars renforce les défenses en aménageant notamment une tour d'artillerie à l'angle sud‑ouest et en creusant un fossé; de nombreuses canonnières sont aménagées dans les structures conservées. Le château présentait un plan carré de plus de trente mètres de côté, cantonné de tours d'aspect varié, entouré d'un fossé et d'un boulevard d'artillerie bordé de pavillons d'angle, dont deux subsistent aux angles nord‑est et sud‑ouest. Le corps de logis s'articulait autour d'une cour intérieure renaissance ornée de colonnes torsadées; en contrebas, la basse‑cour accueillait des dépendances dont les écuries. Les fouilles menées dans les années 1990 et 2000 ont mis au jour un mobilier riche — vaisselle, objets en verre et en métal, sculptures et bas‑reliefs — exposé dans une salle dédiée sur place. Après la Révolution, la famille Pérusse émigre et le château, vendu comme bien national, est largement démantelé par des carriers, qui laissent cependant la tour d'artillerie sud‑ouest et une partie de la tour maîtresse. Les ruines appartiennent aujourd'hui à la commune, qui, avec l'aide d'une association d'archéologues, travaille à leur mise en valeur. Les écuries forment un vaste bâtiment rectangulaire d'environ 37 mètres de long sur 12 de large, remarquable par la rareté des écuries Renaissance conservées. Sa maçonnerie en moellon présente un exhaussement des murs sur tout le pourtour; la façade principale, en partie masquée par un appentis postérieur, affiche trois niveaux de baies et un rez‑de‑chaussée voûté. La façade et le pignon nord conservent des traces d'un enduit décoratif imitant un faux appareil gris à faux joints blancs, sans doute réappliqué aux XVIIe‑XVIIIe siècles sur un décor antérieur. Les lucarnes de style Renaissance sont sculptées et couronnées d'un fronton à coquille et de pyramidions; les pilastres portent un décor de disques sculptés. L'intérieur était couvert par une voûte continue et un long berceau brisé qui ne subsiste que sur le tiers nord; la voûte du rez‑de‑chaussée porte de grandes peintures figurant des scènes et des chevaux, organisées sur quatre registres incluant une frise de médaillons et une frise portant une inscription, un ensemble stylistiquement attribué à la seconde moitié du XVIe siècle. La charpente, composée de huit fermes, n'a pas été remaniée depuis sa mise en place; le sol était pavé de galets séparés par un caniveau central évacué au pignon sud, et des restes de murets indiquent l'emplacement probable de mangeoires. Les vestiges du château bénéficient d'une protection au titre des monuments historiques : plusieurs éléments ont été inscrits par arrêté du 21 décembre 1982, et les écuries avec leur terrain d'assiette, correspondant à l'ancienne basse‑cour, ont été classées par arrêté du 15 mai 2012.