Origine et histoire du Château des Célestins
Le château des Célestins, de style néo-classique, se situe à Limay dans les Yvelines en région Île-de-France ; il a été aménagé sur l’emplacement et à partir des bâtiments du monastère de la Sainte-Trinité, ordre des Célestins, supprimé en 1778, et est inscrit partiellement au titre des monuments historiques par arrêté du 16 juin 1970. Les origines remontent à la fin du XIVe siècle, lorsque le roi Charles V fonde un monastère à Limay pour y établir une communauté de Célestins, publier la charte de fondation le 13 février 1376 et assurer une sépulture au chevalier Jean Martel. L’établissement a été érigé autour de la chapelle Sainte Christine et placé sous le vocable de la Sainte Trinité ; pour favoriser son développement, le roi lui accorde une rente de 300 livres parisis et acquiert des terres environnantes. Les moines exploitent une part importante du domaine, notamment des vignes destinées à la consommation, aux visiteurs et à la célébration de l’Eucharistie, ce qui contribue à la pérennité du monastère après les troubles de la Guerre de Cent Ans. La communauté jouit d’une bonne réputation locale jusqu’au XVIIIe siècle ; une anecdote de 1592 rapporte que les Célestins refusèrent de participer à une procession lors du passage d’Henri IV à Mantes, par attachement à leur idéal érémitique et à la règle de saint Benoît. À partir de 1766, la Commission des réguliers entreprend une vaste enquête sur les communautés religieuses et, en 1778, face au refus des moines de réformer leur pratique, l’archevêque de Rouen et la Commission prononcent la suppression du monastère ; les derniers Célestins quittent les lieux le 12 novembre 1778 et leurs objets liturgiques sont remis aux dames Ursulines de Mantes. Mis en vente pendant la Révolution en 1791, le domaine est acquis par Louis François Alexandre Lemoine, futur maire de Limay, qui initie la transformation de l’ancien monastère en château néo-classique. Après plusieurs changements de propriétaires et une période de délabrement, Mme Lecordier de Petagny achète le château en 1820 et entreprend des rénovations poursuivies par Maître Lefort, puis par son petit‑fils Paul Lefébure qui, en 1912, achève les aménagements lui donnant son aspect actuel. Son fils André Lefébure devient propriétaire en 1954 et le château est inscrit au titre des monuments historiques en 1970 ; la famille Lefébure occupe ensuite l’édifice jusqu’à la vente en 2011, date à laquelle il prend le statut de « résidence privée collective » et n’est plus ouvert au public. Le parc et la prairie des Célestins font l’objet d’aménagements visant à créer un espace de promenade écologique, agrémenté d’un verger et de vignes. Sur le plan architectural, le château se présente comme un corps de logis central flanqué d’une orangerie et prolongé par une terrasse offrant une vue sur Limay et Mantes‑la‑Jolie ; le logis comprend un rez-de‑chaussée et deux étages, et l’orangerie est ornée de bas‑reliefs au‑dessus des fenêtres. L’histoire du site a fait l’objet de plusieurs études, notamment des travaux de Marianne Bellamy, des contributions de Michel Bourlier et Christophe Eberhardt, de l’ouvrage d’Édouard Fosse et d’un article de Siméon Montrose.