Origine et histoire
Les ruines du donjon datent des XIIe et XVe siècles, tandis que les vestiges des tours et des courtines appartiennent au XIVe siècle. L'ensemble, connu comme le château des Comtes du Maine, était étroitement lié à la cathédrale Saint-Julien et aux bâtiments épiscopaux qui lui étaient contigus. Il fut élevé par Guillaume le Conquérant pour affermir son autorité sur une cité réputée pour son esprit contestataire. Dans un premier temps il fit édifier une haute tour, dite tour Orbrindelle ou Grosse tour, adossée à la muraille romaine nord et suivant le modèle normand. Cette tour formait le noyau d'un grand camp retranché, appelé camp du Mont Barbet, qui subsista jusqu'en 1138, puis servit de base à la construction du château. La Grosse tour fut conservée comme prison et les détenus étaient parfois conduits jusqu'au palais comtal. Le système de fortification, avec notamment l'achèvement d'une porte défensive, se précise autour de 1425, lors du siège de la ville ; en 1475 la tour disposait de trois ponts-levis. Après la guerre de Cent Ans, le palais des comtes du Maine apparaissait déjà en ruine en 1472. Jusqu'au XVIe siècle, les fortifications de l'évêché et du château furent toutefois entretenues au prix de lourdes dépenses pour le chapitre du Mans. En février 1617, le comte d'Auvergne ordonna la démolition du château ; les matériaux extraits furent vendus au profit de la ville ou réemployés pour reconstruire des lieux sacrés. Pendant plus de vingt ans le terrain servit de carrière, et l'on retrouve des pierres de l'édifice dans des travaux tels que des extensions de l'Hôtel-Dieu de Coëffort ou du palais comtal. Au milieu du XVIIIe siècle furent élevés deux bâtiments neufs en retour d'équerre ; de l'ancien palais, seul subsiste aujourd'hui le Gros Pilier. La place du château, située derrière la place Saint-Michel et la cathédrale, est aujourd'hui conservée par le service municipal comme mémoire du monument qui dominait l'extrémité nord de la vieille cité depuis le XIe siècle. Le château comprenait un donjon carré de cinq étages couronné de mâchicoulis. Les vestiges sont protégés au titre des monuments historiques : le donjon a été classé par arrêté du 9 janvier 1930 et les restes des tours et courtines inscrits par arrêté du 19 mars 1945.
