Période
1er quart XVIIe siècle
Patrimoine classé
L'inscription MH de 1983 ne concernait que les façades, toitures et le portail d'entrée du château. Les éléments suivants composant le château de Linières, selon l'emprise délimitée par un trait rouge sur le plan annexé à l'arrêté : les éléments bâtis de la haute cour en totalité (logis, vestiges des tours, ponts, murs de clôture ) ; la plate-forme fossoyée avec ses douves et leurs murs de soutènement ; les façades et toitures du bâti de la basse cour, ses murs de clôture et les vestiges du portail ; les terrasses et terrains d'assiette des anciens jardins, parterre et verger (cad. ZC, n°29 ; ZD, n°32 ; A, n°236, 237, 238, 239, 240, 546) : inscription par arrêté du 26 janvier 2017
Origine et histoire du Château des Linières
Le château des Linières est un ensemble fortifié situé à un kilomètre au nord-est du bourg de Ballée, dans la Mayenne, en Pays de la Loire. Il a conservé son caractère d'authenticité, avec des distributions et des décors hérités des campagnes de travaux des XVIe et XVIIe siècles menées par une importante famille du Bas-Maine. Selon les sources, son origine remonterait au moins à la fin du XIVe siècle, tandis que d'autres évoquent des origines au Xe siècle. L'édifice actuel a été principalement construit vers 1640 par Jacques Philippe de Girard, marquis de Charnacé, gouverneur général de l'Île-de-France et de l'arsenal de Paris. Des bâtiments primitifs de grande importance subsiste un long corps cantonné de quatre pavillons. L'allée qui relie le château au bourg provient de terres vendues par les jésuites de La Flèche en 1678. Le château a toujours été uni à la seigneurie de Ballée et était mouvant de la châtellenie de Bazougers. Le premier propriétaire connu est Simon, seigneur de Ballée, cité en 1374. Après une longue période d'abandon, le château a été acquis en 2015 par Julien Huchet Ostini, qui a lancé un vaste projet de restauration. Face au délabrement avancé, des travaux d'urgence ont été engagés, notamment la consolidation des toitures et des maçonneries. À l'intérieur subsistent des éléments remarquables : un escalier en bois du début du XVIIe siècle avec un décor peint sous les marches et sur les solives des grandes salles, ainsi que deux cheminées en pierre ornées de décors sculptés. Le château est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 9 décembre 1983, inscription complétée en 2017. Le projet de restauration a reçu plusieurs distinctions, dont le Prix de l'Innovation et du Patrimoine en 2016, le Prix du Jeune Repreneur de la Fondation Mérimée en 2020 et le soutien de la Mission Bern la même année. La seigneurie a été tenue successivement par plusieurs familles : Simon, seigneur de Ballée (1374), puis Guy de Ballée, chevalier, mari d'Agnès Ouvrouin, mentionné entre 1393 et 1396. Elle passa ensuite aux Le Vayer par le mariage de Marguerite de Ballée avec Henri Le Vayer, puis à leur famille, notamment Guy dit Guischard de Ballée, marié à Colette de Rouvres, qui fut tué vers 1450 à la suite d'une querelle liée à la pêche d'un étang. Robert Le Vayer, seigneur du Coing et de Bannes, est attesté en 1468 et 1522 ; en 1490 il obtint l'autorisation de percevoir un double droit en raison du mariage de sa fille et de son élévation à la chevalerie. Étienne Le Vayer, son frère, est mentionné en 1529 et sa femme Andrée de la Saugère était veuve en 1535 ; Claude puis Olivier Le Vayer apparaissent ensuite, Claude épousant Jeanne de Tessé en 1538 et Olivier se mariant vers 1550. Jean Girard, tuteur des deux précédents, épousa Julienne Le Vayer puis Madeleine de Baubigné ; il mourut au château vers 1598 et sa veuve décéda en 1627, inhumée à Ballée. Anselme de Girard, seigneur du Coing, de la Claie, du Plessis-d'Auvers et de la Villette, épousa Claude de Charnacé et recueillit l'héritage du marquis de Charnacé ; leur fille Françoise fit profession au couvent des Ursulines en 1638. Philippe de Girard, mari d'Éléonore du Frêne, fit acte de représentation de noblesse en 1666 et est encore mentionné en 1672. Jacques-Philippe de Girard, marquis de Charnacé et époux d'Anne-Marie de Bouillé, est mort en 1720 ; les héritiers vendirent ensuite le domaine à François-René de Farcy, seigneur de Champfleury. Eugène-Emmanuel-Marie de Farcy, époux de Marie-Anne Rousseau de Monfrand, fit des avancements d'hoirie en 1748 et vendit la nue-propriété à Henri-Gaston des Haies par contrat du 10 août 1758 ; la comtesse des Haies entra en jouissance à la suite du décès du vendeur en 1775. Selon l'acte d'acquisition de 1758, Henri-Gaston des Haies pouvait faire démolir les deux ailes du château et disposer des matériaux et des colonnes de pierre des dépendances.