Château des Mesnuls aux Mesnuls dans les Yvelines

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Louis XIII

Château des Mesnuls

  • 6 Grande Rue
  • 78490 Les Mesnuls
Château des Mesnuls
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Château des Mesnuls
Château des Mesnuls
Crédit photo : ℍenry Salomé - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1200
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1230
Construction du manoir
1460
Ajout de Simon de Maintenon
1480
Ajout de Pierre Chapillard
1535-1540
Construction du bâtiment principal
1573
Sculpture du tombeau
1575
Acquisition par Combault
1578
Obtention des lettres patentes
1580
Construction du corps de logis
1606
Achèvement du corps de logis
1620
Visite de Louis XIII
1731
Travaux de terrassement
1754
Construction de l'aile Est
1914
Vente du château
1924
Restauration par Chrissoveloni
1975
Classement des monuments
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Les parties non classées du château (cad. B 324 à 327, 491 à 496) : inscription par arrêté du 16 novembre 1945 ; Les façades et toitures ; le grand escalier intérieur et les plafonds à la française du corps principal du château ; la porterie et l'orangerie ; le bassin avec sa vasque de la cour d'honneur ; la balustrade ajourée de la grande terrasse ; les restes architecturés du grand bassin (cad. 1973 B 320 à 323) : classement par arrêté du 7 mai 1975

Personnages clés

Ernaut des Mesnuls Seigneur ayant fait construire le premier manoir en 1230.
Simon de Maintenon Seigneur ayant possédé le domaine.
Pierre Chapillard Seigneur ayant possédé le domaine.
Jehan Gautier Seigneur ayant possédé le domaine.
Robert Duport Seigneur ayant possédé le domaine.
Jehan Dumor Seigneur ayant possédé le domaine.
Christophe de Refuge Propriétaire ayant fait creuser les douves.
François Lheureux Sculpteur ayant exécuté un tombeau en 1573.
Robert de Combault Propriétaire ayant étendu le domaine et obtenu des lettres patentes.
Louise de la Béraudière Épouse de Robert de Combault.
Bénigne Bernard Propriétaire ayant achevé la partie droite du corps de logis.
Achille Courtin Conseiller au Parlement ayant acheté la seigneurie en 1637.
Honoré Courtin Fils d'Achille Courtin, héritier du domaine.
Charlotte Angélique Courtin Propriétaire ayant hérité du domaine en 1703.
Jacques Roque de Varengeville Époux de Charlotte Angélique Courtin.
Jeanne Angélique Fille de Charlotte Angélique, épouse du maréchal duc de Villars.
Maréchal duc de Villars Propriétaire ayant fait réaliser des terrassements.
Balthazar Wall Propriétaire ayant terminé la façade et édifié l’aile Est.
Patrice de Wall Neveu de Balthazar Wall, héritier du domaine.
Louis de Maupeou Comte ayant acquis le château en 1776.
Jean-Adrien Le Roy de Camilly Propriétaire ayant acquis le domaine en 1791.
Françoise Adélaïde de Saint Hilaire Belle-mère de Jean-Adrien Le Roy de Camilly, ayant racheté le domaine.
Marie-Valérie Bourquenoud Fille de Françoise Adélaïde, héritière du domaine.
Anne Virginie Fille de Marie-Valérie, épouse de François de Nugent.
François de Nugent Comte héréditaire, propriétaire du domaine jusqu'en 1859.
Charles de Nugent Héritier du domaine après François de Nugent.
Richard de Nugent Héritier du domaine, ayant vendu le château en 1914.
Jean Chrissoveloni Propriétaire ayant donné au château son aspect actuel.
Sybil Chrissoveloni Épouse de Jean Chrissoveloni.
Nicolas Chrissoveloni Fils de Jean et Sybil Chrissoveloni, héritier du domaine.

Origine et histoire du Château des Mesnuls

Le château des Mesnuls, situé dans la commune des Mesnuls (Yvelines), est un édifice de style Louis XIII construit en pierres et briques. Son histoire remonte à la construction d'un premier manoir en 1230 sous l'autorité d'Ernaut des Mesnuls, manoir dont il ne subsiste rien, puis il passa entre les mains de plusieurs seigneurs dont Jehan Gautier, Robert Duport et Jehan Dumor, puis Simon de Maintenon et Pierre Chapillard. Entre 1535 et 1540 fut élevé un bâtiment à deux niveaux avec une aile basse et une poterne flanquée de deux tourelles, actuelle entrée principale, et Christophe de Refuge fit creuser les douves ; le sculpteur François Lheureux exécuta un tombeau en 1573. En 1575 Robert de Combault et son épouse Louise de la Béraudière acquièrent le domaine, l'étendent et obtiennent en 1578 des lettres patentes leur conférant « haute, moyenne et basse justice ». À partir de 1580 Robert de Combault fait édifier la partie gauche du corps de logis central ; à sa mort en 1606 Bénigne Bernard achève la partie droite et accroît encore la propriété. Le jeune Louis XIII vint dîner aux Mesnuls le 4 juin 1620 ; après la mort de Bénigne Bernard le domaine passe à son frère puis est vendu en 1637.

En 1637 Achille Courtin, conseiller au Parlement, achète la seigneurie, obtient son érection en comté et meurt en 1654 ; son fils Honoré Courtin lui succède et, à sa mort en 1703, la propriété revient à sa fille Charlotte Angélique Courtin, épouse de Jacques Roque de Varengeville. En 1731 Charlotte Angélique donne le domaine à sa fille Jeanne Angélique, épouse du maréchal duc de Villars, qui fait réaliser des terrassements et percer dans la forêt la « trouée de Villars » face à la grille d'honneur, mais ne conserve pas longtemps la propriété. En 1739 la duchesse veuve vend aux Wall : Balthazar Wall termine la façade et fait édifier l’aile Est comprenant une chapelle ainsi qu’une galerie le long de l’aile Ouest ; son neveu Patrice de Wall lui succède en 1754. Après plusieurs transferts, le comte Louis de Maupeou acquiert le château en 1776 puis le revend en 1791.

Jean-Adrien Le Roy de Camilly achète alors le domaine avec environ 300 hectares et l'étend progressivement à quelque 700 hectares, notamment par l'acquisition des terres de l'ancien prieuré de La Millière ; il fait clore la cour du château avec la grille provenant du château de Saint‑Hubert. Ruiné par la dépréciation des assignats pendant la Révolution, il fait faillite en 1799 et le domaine est racheté par sa belle‑mère Françoise Adélaïde de Saint Hilaire, puis transmis à sa fille Marie‑Valérie Bourquenoud. Cette dernière lègue la propriété à sa fille Anne Virginie, épouse de François de Nugent, qui mènera une longue carrière administrative et sera créé comte héréditaire en 1823, titre confirmé en 1828 ; il se retire à la Révolution de 1830 et vit aux Mesnuls jusqu'à sa mort en 1859. Le domaine passe ensuite à Charles de Nugent puis à Richard de Nugent, qui aliène une grande partie des terres et du mobilier avant de vendre le château en 1914.

En 1914 la propriété change encore de mains pour aboutir, en 1924, à Jean Chrissoveloni et à son épouse Sybil, qui donnent au château son aspect actuel. Passionné de sculptures et d'éléments d'architecture, Jean Chrissoveloni installe dans le parc des animaux fantastiques, fait remonter une partie du cloître roman de Saint‑Génis‑des‑Fontaines et introduit au château des décors provenant du château de Courcelles (poutres peintes du XVIIe siècle, chapiteaux, escalier d'honneur daté de 1643). Il aménage les jardins en terrasses avec une grande pièce d'eau en forme de T. Jean Chrissoveloni meurt en 1926 ; Sybil s'éteint en 1931 et leur fils Nicolas hérite mais vit en Roumanie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château est occupé par l’état‑major de l’amiral Karl Dönitz puis, à la Libération, par les Américains. En 1947 la fondation Mallet installe une institution éducative et de réadaptation fonctionnelle au château, qui sert d'établissement d'apprentissage ; le grand escalier sert de décor modifié pour le film Maigret et l'Affaire Saint‑Fiacre en 1959. Après le décès de Nicolas Chrissoveloni en 1968, les héritiers ne parviennent plus à entretenir la propriété et l'institution quitte les lieux en 1978 ; à cette époque les éléments du cloître sont revendus pour être remontés à l'abbaye de Saint‑Génis‑des‑Fontaines.

En 1987 le groupe Thomson achète le château et son parc, le réhabilite et l'utilise comme lieu d'accueil d'entreprise ; la propriété appartient ensuite au groupe Thales puis à la société Châteauform', et depuis 2008 elle est dédiée à l'accueil de séminaires d'entreprise.

Architecturalement, le château présente de longues façades rectilignes en brique agencées en chevrons ou horizontalement, avec encadrements de fenêtres en pierre ; le rez‑de‑chaussée, assez bas, est surmonté d'un étage noble et d'un second étage, le tout coiffé d'une haute toiture en ardoise. La cour d'honneur du côté Est est flanquée d'une seconde cour bordée de dépendances. L'édifice intègre des éléments provenant d'autres constructions : la grille en fer forgé vient du château de Saint‑Hubert, le grand escalier intérieur provient de Courcelles‑la‑Forêt et une partie du cloître de Saint‑Génis‑des‑Fontaines, montée dans le parc dans les années 1920, a été restituée ensuite à son emplacement d'origine ; les restes du cloître ont été classés dès le 17 juillet 1924 et l'ensemble retrouvé a été classé par arrêté du 5 mai 1975.

Les façades et toitures du château, le grand escalier intérieur et les plafonds « à la française » du corps principal, les communs (porterie et orangerie), la balustrade ajourée de la grande terrasse ainsi que les bassins (bassin de la cour d'honneur et restes du grand bassin) sont classés au titre des monuments historiques depuis le 7 mai 1975 ; les autres parties font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 16 novembre 1945. Parmi les éléments remarquables à découvrir figurent les façades et toitures, le grand escalier intérieur et les plafonds à la française du XVIIe siècle, la porterie et l'orangerie, les vestiges du grand bassin et les douves.

Liens externes