Origine et histoire du Château des Roches-Saint-Quentin
Le château des Roches, situé à Saint-Quentin-sur-Indrois (Indre-et-Loire), se dresse à environ 1 km à l'est du bourg, à mi-pente du coteau qui descend vers la rive droite de l'Indrois ; sa façade principale regarde la vallée. Ancien fief relevant du château de Loches, il a été édifié entre les XIVe et XVIe siècles. Le premier château appartenait à la famille de Maillé : Jeanne-Marie de Maillé y est née en 1331. Seule la haute tour circulaire qui flanque à l'est le corps principal date de cette époque. En 1449, Jean du Puy obtint l'autorisation de fortifier l'édifice. En 1488, après une brève acquisition par Pierre Morin, le domaine passa à Adam Fumée, médecin des rois et déjà propriétaire du fief de Genillé ; la famille Fumée fit bâtir la majeure partie du château actuel. En 1515, Adam II Fumée fit regrouper en une seule châtellenie ses terres de Genillé et de Saint-Quentin, et en 1536 il obtint l'autorisation d'établir des marchés et deux foires annuelles. Au début du XVIIIe siècle, le château entra par mariage dans la famille de Menou ; lors de la Révolution, les armoiries qui ornaient la porte principale furent martelées. L'édifice a fait l'objet de restaurations au XIXe siècle et un dernier pavillon fut ajouté lors d'une restauration au début du XXe siècle. Le château est privé, partiellement inscrit au titre des monuments historiques depuis 1971 pour deux de ses parties, il ne se visite pas et il est depuis 1992 un prieuré de la Communauté Saint Jean qui y réside.
La tour cylindrique orientale, construite en petit appareil, est le dernier vestige du château fortifié du XIVe siècle ; elle fut surélevée au XVIe siècle et ornée alors de bandeaux moulurés séparant les étages. La porte présente un plein cintre retombant sur des pilastres et est surmontée d'un fronton triangulaire posé sur une autre rangée de pilastres. La tour abrite un vaste escalier à vis desservant trois niveaux ; le quatrième niveau comprend une pièce à feu qui a sans doute servi de salle de veille. Le dernier étage, ajouté au XVIe siècle, est légèrement en retrait des corbeaux des anciens mâchicoulis et est couvert d'un dôme à écailles imbriquées couronné d'un lanterneau, éléments caractéristiques du goût de la Renaissance. Au sud, adossée aux communs, une tour carrée servait de pigeonnier ; elle est percée d'un grand nombre de boulins carrés creusés dans le parement, leur nombre étant évoqué dans les sources entre 1 100 et 1 600, signe de l'étendue du domaine seigneurial. La tour orientale a conservé le surnom de « tour de la belle Agnès » en raison d'une légende la liant à Agnès Sorel, mais la chronologie des éléments du bâtiment ne confirme pas cette tradition.