Château des Rohan à Pontivy dans le Morbihan

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Renaissance

Château des Rohan à Pontivy

  • Rue du Général-de-Gaulle
  • 56300 Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Château des Rohan à Pontivy
Crédit photo : Sonja Pieper - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVe siècle, XVIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Le château (à l'exception des parties classées) (cad. BC 387, 388) : inscription par arrêté du 26 octobre 1925 ; Façades et toitures, cours et fossés (cad. BC 387, 388) : classement par arrêté du 30 décembre 1953

Origine et histoire du Château des Rohan

Le château occupe l'extrémité d'un promontoire et présente un plan quadrangulaire flanqué de tours d'angle, l'ensemble étant entouré de fossés secs. Les structures principales datent du XVe siècle, avec des adjonctions et transformations ultérieures ; il a été élevé vers 1485 par le vicomte Jean de Rohan. Les mâchicoulis, en granite de Pontivy, reposent sur des consoles à triple assise ; le chemin de ronde est crénelé et couvert. L'accès à la cour s'effectue aujourd'hui par un pont dormant ayant remplacé le pont-levis ; la face sud porte le corps de logis, flanqué de deux grosses tours. À l'étage du chemin de ronde ont été ajoutées, au début du XVIe siècle, des lucarnes à frontons aigus ; l'aile en retour ouest présente des dispositions de façade destinées à faciliter l'écoulement des eaux et, en prolongeant le corps de logis, des gradins conduisent à la chapelle en terrasse. Au XVIIIe siècle, les façades sur cour ont été remaniées et une pièce conserve des boiseries de cette époque. Le château, appelé aussi château de Pontivy, a été bâti aux XVe et XVIe siècles par la famille de Rohan ; il fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 26 octobre 1925 et ses façades, toitures, cours et fossés sont classés depuis le 30 décembre 1953. Propriété de Josselin de Rohan, il a été donné pour un euro symbolique à la ville de Pontivy en octobre 2015.

Un ancien château féodal, le « château des Salles », situé le long du Blavet et appartenant à la famille de Porhoët, est attesté au XIIe siècle ; il fut assiégé en novembre 1342 par les troupes anglaises de Guillaume de Bohain, puis abandonné et, en 1456, le site fut cédé aux Cordeliers. Jean II de Rohan fit édifier une nouvelle forteresse sur un nouveau site castral en faisant creuser une vaste cuvette sur les flancs d'un coteau dominant la ville à l'est ; l'architecte Jean Le Roux a contribué à ouvrir des fenêtres hautes et des fenêtres à meneaux marquant l'influence de la Renaissance. Le château était probablement habitable dès 1485 ; il fut occupé par François II en 1488 et rendu aux Rohan en 1490. Réputé huguenot, il accueillit en 1572 le synode provincial protestant et la chapelle servit alors de temple ; le 3 décembre 1589, il fut assiégé par une armée de la Ligue, majoritairement composée de mercenaires espagnols, et capitula, la chapelle retrouvant ensuite sa destination originelle. Dès 1621, l'angle sud fut occupé par une construction en terrasse, préfigurant de futurs réaménagements.

Au début du XXe siècle Gustave Geffroy décrit un monument en partie en ruine, envahi par la végétation et l'oubli, avec des tours effondrées ou menaçant ruine et des espaces affectés à l'habitation et à l'atelier ; une partie des collections du musée avait été transportée à Josselin. En juillet 1940, le château fut le lieu d'une proclamation politique lors de la création du Comité national breton par des membres du Parti national breton ; cette réunion, d'une centaine ou deux de participants, donna lieu à une déclaration visant à doter la Bretagne d'un État national et à définir son statut international par accords, texte qui fut diffusé dans le Programme de Pontivy. Le château servit aussi de caserne au Lu Brezhon, embryon de l'armée nationale bretonne créée par Célestin Lainé.

Restauré de 1955 à 1972 sous la direction de René Lisch, il fut inauguré le 25 mai 1972 et a bénéficié ensuite de l'aide de bénévoles entre 1985 et 1998. Attirant environ 70 000 visiteurs par an, il fut partiellement endommagé le 7 février 2014 par la tempête Petra, qui entraîna l'effondrement d'une portion de la courtine sud. Une opération de restauration lancée en juin 2016, d'une durée minimale prévue de trois ans et d'un montant estimé à trois millions d'euros, a reconstruit le mur au moyen d'un voile en béton armé habillé d'un parement en pierres réemployées et de moellons provenant d'une carrière près de Carhaix ; douze panneaux d'information ont été installés. Le nouvel aménagement a été conduit en plusieurs étapes comprenant un spectacle de mapping sur la façade, des aménagements de la cour et des espaces d'accueil publics (librairie, restauration, lieux de rencontre et de détente), une boucle de visite payante au premier étage avec scénographie permanente et expositions temporaires, des salles réservées aux visites accompagnées et aux micro-événements au rez-de-chaussée et au sous-sol, ainsi que des ateliers et espaces de projets au rez-de-chaussée. Les opérations d'archéologie préventive ont notamment mis au jour deux anciens fours dans la cour, l'un pouvant être un four à pain et l'autre un petit four à pâtisserie ; le château a rouvert au public à l'été 2019.

Le plan irrégulier du château mesure environ 90 mètres sur 75 et conserve quatre tours d'angle circulaires reliées par une courtine haute d'environ 20 mètres ; les murs atteignent par endroits plus de 5 mètres d'épaisseur pour résister à l'artillerie. L'appareil est composé de moellons de schiste jusqu'au niveau des mâchicoulis en granite ; l'étage du chemin de ronde, crénelé et couvert, a reçu au début du XVIe siècle des lucarnes à frontons aigus. L'accès se fait par un pont dormant ayant remplacé deux ponts-levis jetés sur des douves jamais mises en eau ; la contrescarpe fut arasée au début du XXe siècle, la terre servant à combler le fossé. Seuls subsistent deux corps de logis, à l'ouest et au nord : l'aile résidentielle occidentale est flanquée de deux grosses tours à mâchicoulis coiffées en poivrière, massives à la base (circonférences de 60 mètres pour la tour nord et 48 mètres pour la tour ouest), tandis que deux tours arrière, effondrées au XVIIIe siècle, furent relevées en soutènement. Une galerie expose plusieurs statues provenant de la chapelle Saint-Laurent en Moustoir-Remungol, et le logis nord, remanié au XVIIIe siècle, s'orne de frontons à redents et d'un escalier de style Louis XV à double volée avec rampe en fer forgé ; une niche sous cet escalier abrite une statue de Saint-Mériadec sculptée par Daniel Le Vaillant au troisième quart du XXe siècle. À l'est, le corps de logis initial fut transformé en terrasse d'artillerie puis en jardin d'agrément au XVIIIe siècle. La visite permet d'embrasser la salle des gardes, les salles du premier étage donnant sur le chemin de ronde, la chambre ducale et la chapelle ; on y remarque notamment deux cheminées en pierre polychrome du XVIe siècle, armoriées et pourvues d'une devise latine, provenant du château de Coët-Candec et remontées en 1961. Des macles, en référence aux pierres dites « macles » des Salles de Rohan, figurent en motifs décoratifs sur les murs et les descentes d'eau en granite, et le logis porte ces macles inscrits dans un collier de Saint-Michel et une lettre A surmontée d'une couronne comtale, emblèmes de la devise des Rohan « A plus » ; le blason de la maison compte neuf macles. Enfin, le château a connu des affectations très diverses après la Révolution, tour à tour siège administratif, quartier général militaire, établissement scolaire, musée et lieu de vie communautaire, avant d'être confié à la ville de Pontivy par bail emphytéotique en 1953 puis cédé à celle-ci en 2015.

Devenir actuel

Le vendredi 7 février 2014, à la suite de précipitations importantes dues à la tempête Petra, une partie de la courtine sud s'effondre. Le château étant fermé pendant l'opération de restauration lancée en juin 2016 et prévue pour une durée minimum de 3 ans.

Liens externes