Château des Rosiers à Séchault dans les Ardennes

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château des Rosiers

  • Les-Rosiers
  • 08250 Séchault
Crédit photo : HenriDavel - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIIe siècle, XIVe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Ensemble des bâtiments et du parc à l'exception des parties classées (cad. B 19 à 24) : inscription par arrêté du 5 octobre 1956 ; Chevet et transept nord de l'ancienne église abbatiale (cad. B 21) : classement par arrêté du 8 octobre 1956

Origine et histoire du Château des Rosiers

Le Domaine des Rosiers, situé à Séchault dans les Ardennes, est une ancienne abbaye transformée en ensemble d'habitations privées. On y entre par une porte cochère à cintre surbaissé. Le bâtiment principal est l'ancienne église abbatiale, reconvertie en habitation, dont la nef mesure 47 mètres sur 10 et s'ouvre à l'ouest sur un portail gothique. D'autres constructions se répartissent à proximité et une petite terrasse, bordée d'un muret, domine une pelouse ornée de buis taillés. Le site comprend également un saut de loup et un parc boisé parcouru d'allées. Dans la nef se trouvent deux dalles funéraires : celle de Baudoin d'Autry, mort le 7 novembre 1246, et celle de Nicolas des Armoises, dit « le gueulard », mort le 23 décembre 1303. Le chevalier représenté sur la seconde dalle est figuré couché sous un dais à tabernacle, armé de pied en cap, les mains jointes et le visage découvert, les yeux ouverts ; deux anges portent un coussin sous sa tête, une main divine le bénit et un lion est couché à ses pieds. L'épitaphe gravée sur la dalle indique : « Ci gist nobles homes sires Nicoles diz li geulars des Armoises qui trespassa lan de grâce nostre seignour M CCC ZIII le deisime iour des kalendes de janvier priiez pour ame de lui ». Le toponyme « Rosiers » semble dériver du mot « roseaux », en référence aux zones marécageuses qui occupaient autrefois le secteur. En 1240, à la demande de Baudouin II d’Autry, des moines cisterciens fondent l'abbaye, qui, en 1244, fonde à son tour l'abbaye de Clairmarais près de Reims. L'édifice subit de graves dommages pendant la guerre de Cent Ans et devient un prieuré dépendant de Clairvaux ; il est ensuite pillé lors des guerres de religion, entraînant le départ des moines. À la Révolution, le domaine est vendu comme bien national ; l'annonce de vente mentionne une ancienne chapelle, une maison de maître et des bâtiments de fermiers. La famille Béchet de Balan acquiert le domaine en 1798 et le conserve près de deux siècles, puis une restauration est entreprise en 1918. L'ensemble reste aujourd'hui une propriété privée et n'est pas ouvert à la visite. Les bâtiments et le parc ont été inscrits au titre des monuments historiques en 1956, et le chevet ainsi que le transept nord de l'ancienne église abbatiale ont été classés la même année.

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