Château des Tours à Anse dans le Rhône

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château des Tours

  • 2-42 Rue des 3 Chatels
  • 69480 Anse
Château des Tours
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Crédit photo : Groumfy69 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

1er quart XIIIe siècle

Patrimoine classé

Château (cad. C 455) : classement par arrêté du 9 mars 1987

Origine et histoire du Château des Tours

Le château des Tours est un ancien château fort des archevêques de Lyon, situé au cœur d'Anse dans le département du Rhône. Daté du premier quart du XIIIe siècle, il a été classé monument historique par arrêté du 9 mars 1987 en tant que « remarquable exemple d'architecture militaire ». Implanté au sud de l'enceinte urbaine, il répondait au rôle défensif d'Anse, ville-frontière protégeant la limite nord de la seigneurie de l'Église de Lyon contre les sires de Beaujeu. À la fin du XIIe siècle, l'Église avait rénové l'enceinte gallo-romaine dans laquelle l'agglomération s'était développée, puis l'archevêque-comte Renaud de Forez fit édifier le château dans le cadre d'un vaste plan de défense. L'identification du château des Tours au « château-neuf » mentionné dans la notice nécrologique de Renaud de Forez a été confirmée par une étude archéologique et historique menée au début des années 1980. Comme d'autres châteaux de l'Église de Lyon, il était confié à un chanoine qui percevait des droits et devait assurer l'entretien des bâtiments, mais l'administration réelle passa dès les années 1270 à un capitaine salarié, souvent de la noblesse locale, chargé de la garde et du recrutement de soldats en cas de besoin. Un état de service du 22 novembre 1365 mentionne « quatre nobles et douze bons soldats » répartis entre les Tours et la garde de la juridiction. Lors de la nuit du 5 novembre 1364, lorsque la ville fut prise par les Tard-Venus de Seguin de Badefol, le château fut mis à sac ; les comptes de réparations des années 1365-1366 indiquent toutefois que les dégâts se limitèrent aux charpentes. À la fin du Moyen Âge, le château perdit progressivement sa fonction militaire au profit d'un rôle résidentiel et représentatif pour l'Église de Lyon ; les travaux des XVe au XVIIe siècles ouvrirent de grandes baies, créèrent de nouvelles circulations et surélevèrent des bâtiments pour accroître les espaces d'habitation. En 1660 il fut affermé à un bourgeois de Lyon, puis, après la Révolution, acquis par la municipalité : la grande salle abrita la mairie jusqu'en 1969 pendant que d'autres espaces furent loués à la gendarmerie. La façade a été peinte par Maurice Utrillo en 1930 sur une gouache intitulée Château à Anse (Rhône). À partir des années 1980 débutèrent des études archéologiques et des restaurations, notamment du donjon et du logis, puis l'édifice fut ouvert au public et accueillit des expositions au rez-de-chaussée. En 2008 la tour nord et la cour centrale ont été restaurées et les découvertes archéologiques mises en valeur ; les hourds d'origine du XIIIe siècle ont été sauvegardés et sont présentés comme les plus anciens en élévation en France, la cour étant recouverte d'une verrière. En 2020 la charpente, la toiture et la salle du troisième étage ont été restaurées ; les chemins de ronde du XIIIe et du XVe siècle ont été mis au jour et valorisés par des châssis de verre, des enduits des XVIe et XVIIe siècles ont été découverts au deuxième étage et le premier étage est désormais occupé par une archéothèque consacrée au patrimoine gallo‑romain. Le plan du château, très particulier, forme une épingle de nourrice longue de 44 mètres sur 12 et est flanqué d'une tour à chacune de ses extrémités ; l'ensemble était entouré d'un fossé et d'un mur aujourd'hui disparus. L'édifice présente une grande homogénéité architecturale et, d'après des analyses dendrochronologiques sur les poutres des planchers, il a été construit entre 1213 et 1218, puis seulement aménagé par la suite. La construction, menée en six ans, s'est déroulée en trois phases : la première correspond au donjon cylindrique de 23 mètres de haut et d'environ 10 mètres de diamètre, édifié à l'automne‑hiver 1213‑1214, qui conserve quatre niveaux comprenant une basse-fosse aveugle au rez-de-chaussée et, au premier étage, une salle d'apparat voûtée en croisée d'ogives avec cheminée monumentale et décor sculpté végétal. Le donjon, comparable aux constructions philippiennes contemporaines par son plan, l'usage d'un échafaudage hélicoïdal, son voûtement et sa circulation par escalier en vis, conserve néanmoins des archaïsmes comme une porte d'accès située à neuf mètres du sol actuel et l'absence d'archères. La seconde phase, trois ans plus tard, a vu s'élever au nord une tour semi‑circulaire à quatre étages planchéiés, reliée au donjon par deux courtines formant une cour rectangulaire d'environ 200 m² ; son cinquième étage conserve exceptionnellement un hourd daté de l'automne‑hiver 1216‑1217, dont la partie en encorbellement fut supprimée au XVIe siècle et remplacée par un muret percé de fenêtres et d'archères-canonnières. Ce hourd fixe, solidaire de la tour, repose sur une poutraison rayonnante prise dans la maçonnerie et des poteaux soutenant l'enrayure haute ; il est l'un des deux seuls hourds du début du XIIIe siècle conservés en France, avec celui de Laval. La troisième phase, datée de l'automne‑hiver 1217‑1218, a implanté au centre de la cour un corps de bâtiment d'environ 100 m² sur deux étages, ne laissant que de petites cours au nord et au sud ; ce bâtiment fut surélevé au XVe siècle et desservi par un bel escalier en vis installé dans la cour nord, complété par des galeries reliant la tour nord à cet escalier. La clé de voûte de l'accès à l'escalier porte les armes du chanoine Claude Gaste (1466‑1486 ; la bretèche qui remplace le débord du hourd de la tour nord porte les armes du chanoine Antoine d'Ars (†1538) et l'embrasure des deux grandes fenêtres du deuxième étage de la tour nord affiche les armes du chanoine Thomas Meschattin de la Faye (1613‑1637). Enfin, lors des aménagements de 1909‑1910, un grand escalier droit fut installé dans la cour nord pour desservir la salle de la mairie, accessible par une porte néo‑gothique, et deux grandes baies furent percées dans la courtine est ; une mosaïque à proues de navire, datée du Ier siècle et découverte en 1843 lors des fouilles de la villa de la Grange‑du‑Bief, a été installée sur le mur ouest de la grande salle.

Devenir actuel

Rénové en 2008, le château est désormais doté d'un petit musée archéologique.

Liens externes