Château des Tours-Saint-Laurent à Saint-Laurent-les-Tours dans le Lot

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château des Tours-Saint-Laurent

  • 11 Allée des Buissons
  • 46400 Saint-Laurent-les-Tours
Château des Tours-Saint-Laurent
Château des Tours-Saint-Laurent
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Château des Tours-Saint-Laurent
Château des Tours-Saint-Laurent
Crédit photo : Pymouss - Sous licence Creative Commons
Propriété du département

Période

XIIIe siècle, XVe siècle, XIXe siècle, milieu XXe siècle

Patrimoine classé

Les ruines du château (tours) : classement par liste de 1889 - Les vestiges de l'enceinte et sol compris à l'intérieur ; château et ses éléments de décor (cad. C 206, 207) : classement par arrêté du 26 avril 1988

Origine et histoire du Château des Tours-Saint-Laurent

Le château des Tours-Saint-Laurent, perché sur une butte dominant la vallée de la Bave et la ville de Saint-Céré, conserve des vestiges d'enceinte et plusieurs tours carrées abreuvées d'une longue histoire médiévale. L'oppidulum Sancti Sereni est mentionné dès l'an 901, lorsque le comte Géraud d'Aurillac y mena une expédition contre Arlaldus, et la famille de Saint-Séré apparaît dans les cartulaires des siècles suivants, avec des personnages comme Eirad, Amiel et Géraud de Saint-Séré, abbé d'Aurillac. Avant 1178, une dizaine de parciers se partageaient le castrum sous la suzeraineté du vicomte de Turenne, Raimond II, et leurs maisons formaient le quartier du Puy du Château à l'intérieur de l'enceinte extérieure dite « mureta ». Les parciers, souvent issus du lignage Saint-Céré, sont considérés comme à l'origine des familles Araqui, Astorg et Saint-Vincent qui détenaient encore des parts à la fin du XIIIe siècle. À partir du début du XIIIe siècle, les vicomtes de Turenne entrent dans la mouvance du pouvoir royal et connaissent des alliances et déplacements d'allégeance qui affectent la suzeraineté locale ; la question de la remise des tours au roi est d'ailleurs répétée dans les hommages et demandes de clés aux vicomtes à la fin du XIIIe siècle. Sur le plan militaire et architectural, la « petite tour » présente des caractères qui renvoient plutôt à la première moitié ou au deuxième tiers du XIIIe siècle, tandis que la « grosse tour » nord-est, identifiable aux armes de Beaufort et Turenne, est attribuée à Guillaume Roger III et datée du troisième quart du XIVe siècle. Ces observations reposent sur la comparaison des dispositifs d'entrée, des escaliers dissociés, des cordons d'imposte et des détails des baies avec d'autres tours régionales. Le château fut saccagé pendant les guerres de Religion en 1586 et abandonné par la suite; il fit l'objet de tentatives de transmission et de rénovation au cours du XIXe siècle. Le logis primitif a été rebâti à la fin du XIXe siècle dans un style néo-médiéval par Lafon de Verdier, qui réaménagea l'ancien emplacement médiéval en manoir. En 1943, le peintre et tapissier Jean Lurçat acquit le château, y installa son atelier et décora murs, plafonds et menuiseries ; de nombreuses tapisseries, peintures et céramiques réalisées entre 1943 et 1966 y sont conservées. Le logis et l'ensemble du mobilier furent remis au département ; la veuve de l'artiste en fit don, puis céda l'ensemble au conseil général du Lot en 1986 à la condition que les œuvres restent exposées. L'atelier-musée Jean Lurçat a été ouvert au public et a reçu par la suite le label Maisons des Illustres. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les deux tours accueillirent une station clandestine, Radio Quercy, qui émit depuis juin 1944 et collabora avec des journaux et des personnalités de la Résistance jusqu'à la libération. Le site a été inscrit au titre des monuments historiques dès la liste de 1889 et ses vestiges ainsi que le décor du logis ont fait l'objet d'un classement par arrêté du 26 avril 1988. L'enceinte conserve, en plus des deux donjons, un logis néo-médiéval transformé en musée, ainsi que des éléments annexes tels que une petite tour de la poterne, un atelier et des remparts restaurés à diverses époques. Les observations archéologiques et stylistiques permettent d'apprécier la succession des campagnes de construction et des réaménagements, qui traduisent l'évolution de fonctions défensives, résidentielles et, plus récemment, muséales.

Liens externes