Château Dillon à Blanquefort en Gironde

Château Dillon

  • 33290 Blanquefort
Château Dillon
Château Dillon
Château Dillon
Crédit photo : PA - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

2e moitié XVIIe siècle, 1ère moitié XVIIIe siècle, 1ère moitié XIXe siècle

Patrimoine classé

Le portail d'entrée avec sa grille ; puits ; façades et toitures du château ; l'escalier avec sa cage et sa rampe en fer forgé ; la cheminée dans la pièce n° 1 du rez-de-chaussée et pièce n° 5 au premier étage avec son décor de stucs (cad. A 547) : inscription par arrêté du 5 décembre 1984

Origine et histoire

Château Dillon est un château et domaine viticole situé à Blanquefort (Gironde), en appellation Haut-Médoc Cru Bourgeois ; propriété du ministère de l'Agriculture, il abrite un lycée agricole. À l'emplacement appelé Terre-Fort se trouvait autrefois une maison forte, le château Terrefort ; le plus ancien propriétaire connu est Henri de Laussade, dont la veuve achète des vignes en 1596. Le château actuel a été édifié à la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe siècle ; le puits porte la date de 1705. Il aurait d'abord été dépourvu d'étage, puis surélevé au cours du XVIIIe siècle, et les Dillon procèdent à des réaménagements après 1754. En 1753 le négociant irlandais Robert Dillon s'installe à Bordeaux et acquiert la propriété le 29 juillet 1754 ; il meurt en 1764 et le domaine est partiellement confisqué en 1792, mais l'un de ses fils rachète les parcelles confisquées jusqu'en 1806. La propriété change plusieurs fois de mains avant d'être rachetée en 1829 par François Seignouret, qui avait fait fortune en Louisiane dans la fabrication de mobilier et investit ensuite dans le vignoble et l'immobilier bordelais. L'année suivant son acquisition, il fonde une société d'exportation de vins, transforme ses ateliers d'ébénisterie en chais et crée la marque « Château Dillon ». En 1840 il fait édifier des chais aux trois pignons médocains ; ces bâtiments seront agrandis et reconstruits après un incendie et servent aujourd'hui de salles de réception. À la mort de François Seignouret en 1852, sa veuve poursuit le développement de l'exploitation, qui atteint 125 hectares en 1890 dont 52 hectares de vignoble. La propriété reste dans la descendance de Seignouret ; Marie-Thérèse Filippini en hérite en 1937 et vend le domaine au ministère de l'Agriculture en 1956, alors que les terres sont louées depuis 1923 à l'École d'Agriculture, de Viticulture et d'Horticulture de Blanquefort. L'établissement évolue : École Régionale d'Agriculture en 1955, puis Lycée Agricole de Bordeaux-Blanquefort en 1963, connu sous le nom de Lycée viticole de Blanquefort, et en 2010 il fusionne avec d'autres structures pour former l'EPLEFPA Bordeaux-Gironde. Le château est inscrit au titre des monuments historiques le 5 décembre 1984. Le corps de bâtiment est rectangulaire, précédé d'une vaste cour entourée de servitudes et bordé par un grand parc, avec un pavillon central faiblement saillant sur les façades. Des corniches marquent les niveaux ; la corniche inférieure s'arrondit pour former un fronton courbe au‑dessus de la porte d'entrée, elle‑même rectangulaire et encadrée de bossages et d'un tore. Au XIXe siècle sont ajoutés l'aile nord‑est, la grille et le portail de la cour d'honneur, ainsi que divers aménagements intérieurs tels que cheminées et boiseries. L'intérieur conserve des éléments remarquables : une cage d'escalier et un escalier ornés d'une rampe en fer forgé datée du XVIIIe siècle, des décors de stuc et une cheminée de rez-de-chaussée à hotte sculptée de petits personnages et d'instruments de musique. Le portail d'entrée, la grille et le puits figurent également parmi les éléments remarquables du domaine ; les façades et les toitures sont, avec la cage d'escalier, la rampe en fer forgé, certains décors de stuc et une cheminée, inscrits aux monuments historiques. Sur le plan viticole, Château Dillon produit un vin AOC Haut-Médoc, cru bourgeois rouge, sur 40 hectares plantés sur un terroir de graves et d'argilo-calcaire. Les cépages sont principalement le cabernet sauvignon (52 %) et le merlot (41 %), complétés par du petit verdot (6 %) et du carménère (1 %), pour une production annuelle d'environ 250 000 bouteilles. Depuis 2004, l'ensemble du site est certifié ISO 14001.

Liens externes