Origine et histoire du Château du Bec-Crespin
Le château du Bec-Crespin se dresse à Saint-Martin-du-Bec, en Pays de Caux (Seine‑Maritime), au milieu d’un plan d’eau alimenté par les sources de la Lézarde, à vingt kilomètres au nord du Havre. Il s’agit d’une demeure d’origine du XIIe siècle fortement remaniée au XVIe siècle. Propriété privée non ouverte à la visite, le château est partiellement inscrit au titre des monuments historiques.
La famille Crespin fit édifier le premier château au XIIe siècle. En 1454, Antoine Crespin, évêque de Laon, céda la baronnie du Bec-Crespin à son beau‑frère Pierre de Brézé, grand sénéchal de Normandie. Louis de Brézé, gouverneur de Normandie et époux de Diane de Poitiers, le fit restaurer à la fin du XVe siècle. Après être passé au duc d’Aumale, Nicolas II Romé de Fresquiennes acquit le domaine avec l’aide du roi Henri III et fit ériger un nouveau château vers 1585, ouvrage qui semble fortement inspiré par Androuet du Cerceau. Sous la Terreur, le château servit de prison pour des prêtres réfractaires. Il passa ensuite, par alliance, au comte de Chatenay puis au vicomte de Croixmare, qui le fit entièrement restaurer entre 1844 et 1848. En 1916, la demeure fut mise à la disposition du gouvernement belge réfugié à Sainte‑Adresse et hébergea le comte Carton de Wiart, ministre d’État belge, qui y reçut notamment Louis Barthou, René Bazin et Maurice Barrès. En 1943, le château fut transformé en hôpital militaire et fut ultérieurement restauré par M. Pierre Mignot.
Du château primitif subsistent la motte, les douves — notablement élargies par la suite — et cinq tours. L’entrée et les écuries constituent de bons exemples du style Henri IV cauchois. Les façades et toitures du bâtiment d’entrée, du bâtiment des communs et de la tour sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 22 décembre 1952.