Château du Bernstein à Dambach-la-Ville dans le Bas-Rhin

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château du Bernstein

  • Schlossberg
  • 67650 Dambach-la-Ville
Château du Bernstein
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Propriété de l'Etat

Période

XIIe siècle, XIIIe siècle, XVe siècle

Patrimoine classé

Château de Bernstein (ruines) : inscription par arrêté du 12 décembre 1932

Origine et histoire du Château du Bernstein

Les ruines du château de Bernstein dominent Dambach‑la‑Ville (Bas‑Rhin) depuis une crête granitique à 562 m d'altitude et sont inscrites aux monuments historiques depuis le 12 décembre 1932. Son nom, Bernstein (Bärenstein), signifie littéralement « rocher aux ours » ; la tradition rapporte qu'il aurait été édifié sur un rocher habité par des ours. Le château figure parmi les plus anciens d'Alsace, avec une première mention au début du XIe siècle (vers 1009). Il appartenait aux comtes d'Eguisheim‑Dabo, qui en firent un alleu entre 1144 et 1225, et la tradition indique que Heilwige, mère du pape Léon IX, y fut installée. La source médiévale rattache la forteresse à Hugues IV d'Eguisheim dans le contexte des conflits de l'époque. L'édifice primitif, vraisemblablement en bois selon les usages, fut probablement détruit à la fin du XIIe siècle puis reconstruit en pierre à la fin du XIIe‑début du XIIIe siècle, adoptant les volumes encore perceptibles aujourd'hui. Après des difficultés de succession, l'évêque de Strasbourg s'empara du château au terme d'un siège en 1227, et Bernstein fut attribué à l'évêché par la paix de 1236. Ruiné par ces événements, il fut ensuite restauré et devint le siège d'un vaste bailliage épiscopal jusqu'en 1580. La forteresse servit parfois de résidence épiscopale et fut impliquée dans plusieurs épisodes militaires locaux, dont une occupation par des mercenaires strasbourgeois en 1421 et la restitution à l'évêché en 1422. Déserté après le transfert du bailliage en 1580, il fut pillé et incendié par les Suédois en 1632, vendu comme bien national pendant la Révolution et détruit en 1789. Les premières occupations du site sont très anciennes : le mur d'enceinte nord pourrait remonter à la préhistoire, tandis que le haut château (donjon, logis et tour romane) relève de la fin du XIIe‑début du XIIIe siècle. Des remaniements ultérieurs ont ajouté le bastion du sud‑ouest et d'autres aménagements, la tour dite Sainte‑Marguerite et des défenses adaptées aux armes à feu datent de la fin du XVe siècle, et des transformations ont converti un fossé en citerne. Au XIXe siècle, vers 1835, Félix Dartein fit déblayer le bas‑château et fit construire une maison et des dépendances aujourd'hui disparues. Édifié en granite sur une arête à deux niveaux, le site se compose du haut château sur l'arête supérieure ouest, du bas château sur l'arête inférieure est et des ouvrages avancés sur la face sud. Le haut château, la partie la mieux conservée, aligne donjon pentagonal, citerne, logis seigneurial, tour romane et barbacane ; le donjon, d'environ 18 mètres de haut, présente une porte élevée à quelque 11 mètres, des meurtrières, des latrines et s'atteignait par une passerelle abritée et escamotable depuis les combles du logis. Le logis à deux étages comportait au rez‑de‑chaussée de nombreuses meurtrières et, à l'étage noble, une salle d'apparat ; la façade sud est percée de plusieurs fenêtres en plein cintre, dont des baies géminées dont le meneau portait deux ours sculptés. La tour romane, adossée au logis dans l'angle nord‑est, élevait quatre niveaux ; le deuxième niveau comportait une voûte d'ogives et des fenêtres géminées, le dernier conserve des traces de créneaux et la tour aurait abrité la chapelle castrale. La barbacane haute relie les éléments du haut château et comporte terrasses, escaliers et percements qui laissent deviner un étage en encorbellement ; une citerne recueillait les eaux entre donjon et logis. Le bas‑château, d'environ 40 mètres sur 13, conserve surtout la tour Sainte‑Marguerite, rectangulaire et dotée de meurtrières adaptées aux armes à feu, accessible par deux issues protégées et associée à une poterne ; des bâtiments d'habitation sur deux niveaux s'appuyaient contre les murs de la cour. Les ouvrages avancés comprennent un bastion, un jardin et la cour avant qui constitue l'accès principal ; un passage voûté long de 9,20 mètres mène à un puits souterrain et à une galerie partiellement taillée dans le roc, datée du XIIIe siècle et éclairée par quatre ouvertures. L'enceinte est encore nettement lisible au nord et laisse penser à une prolongation sur la face sud, comme l'indiquent des pierres affleurantes et les vestiges du chemin de ronde. Sur le plan militaire, la position en éperon et l'organisation en bouclier pentagonal offrent une défense solide, mais l'approvisionnement en eau depuis l'extérieur et l'orientation du site vers une colline voisine constituent des faiblesses exploitées par les assaillants ; ces contraintes expliquent les aménagements tardifs (bastion, citerne) et l'obsolescence liée à l'évolution de l'artillerie, qui conduisit à l'abandon du château à la fin du XVIe siècle. Parmi les vestiges visibles se distinguent le donjon pentagonal, les baies à remplage du logis, la tour romane attenante et, en traces, le bastion d'entrée et la tour du XIIIe siècle ; les ruines résultent de phases qui vont de la préhistoire au XVe siècle. La chronique locale a également transmis des légendes variées — reprises après une croisade, une évasion profitant d'un pont‑levis et la tragédie d'une épouse — qui enrichissent la mémoire du lieu.

Liens externes