Château du Boy à Lanuéjols en Lozère

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Renaissance

Château du Boy

  • Le Boy
  • 48000 Lanuéjols
Crédit photo : Sanguinez - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

XIVe siècle, XVe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures sur la cour intérieure : inscription par arrêté du 17 décembre 1943

Origine et histoire du Château du Boy

Le château du Boy se situe à Lanuéjols, dans le Valdonnez en Lozère, à proximité de la source de la Nize. Il occupe l'emplacement d'un fortin longtemps occupé par les légions romaines et tire son nom probable du mas del Boy, terme ancien apparenté à « bouvier ». Mentionné dès le XIIIe siècle, le domaine releva des barons du Tournel jusqu'à la Révolution. Transformé en château au XIVe siècle, l'édifice présente un plan quadrilatère organisé autour d'une cour intérieure de la fin du XVe siècle. La cour comporte au rez-de-chaussée un cloître et des galeries à chaque étage ; la galerie du premier étage était percée de dix fenêtres de style Renaissance, dont deux ont disparu. L'élévation nord conserve des vestiges attribuables au XIVe siècle, notamment deux tours et une baie à remplage gothique. Deux escaliers de pierre, logés dans des tours aux angles nord-est et sud-ouest, desservent les étages. Des fenêtres gothiques existaient au premier étage ; une seule a survécu aux ventes du XIXe siècle. Au XVe siècle des galeries intérieures à caractère Renaissance furent ajoutées. Pendant les guerres de Religion au XVIe siècle, le château fut pris, occupé et partiellement démoli par le capitaine Merle, qui y installa sa cavalerie. Une restauration au XVIIe siècle mit le château « au goût du jour » avec le comblement des douves, la disparition du pont-levis et la reprise de la façade. Ruiné pendant ces conflits, il fut réparé puis probablement agrandi à la fin du XVIe ou au début du XVIIe siècle, période à laquelle la galerie intérieure pourrait avoir été construite. À partir de 1758, Pierre-Charles de Morangiès, époux de l'héritière Louise de Chateauneuf-Randon, entreprit des transformations ; la façade ouest lui est généralement attribuée et le « salon doré » est connu par une photographie ancienne. Au XIXe siècle, les propriétaires dispersèrent mobilier et éléments sculptés ; une grande cheminée et le décor du salon doré auraient été vendus, semble-t-il, aux États-Unis. Après la Révolution, le domaine connut plusieurs ventes et fut en partie délaissé : en 1805 il passa à Dominique Eymard de Jabrun puis, en 1812, à Jacques-Jean-Louis-Simon Malafosse, qui transféra une partie du mobilier à Marvejols. À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, certaines salles furent dépouillées et d'autres utilisées comme entrepôts par des fermiers voisins. Vers 1920, le sénateur Louis Bringer acquit le château et en donna la jouissance, puis la propriété, à l'institution de la Providence pour en faire une maison d'enfants et un préventorium ; en 1936 l'usage des bâtiments fut accordé aux religieuses pour loger des orphelines pendant les vacances. Des travaux de modernisation engagés en 1943 ont mis au jour des fondations sur pilotis et les anciennes douves, et une construction neuve avec solarium fut édifiée sur une partie ruinée au sud-est. Les bâtiments de la ferme, situés à l'arrière, ne semblent pas antérieurs au XVIIIe siècle. Inscrit au patrimoine des monuments historiques en 1943, le château du Boy servit de refuge pour enfants pendant la Seconde Guerre mondiale, puis fut aménagé en préventorium en 1951, en centre climatique de pneumologie infantile en 1966 et, à partir de 1996, en centre de post-cure pour alcooliques. Il est aujourd'hui un centre de soins de suite et de réadaptation spécialisé en addictologie.

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