Période
4e quart XVe siècle, XVIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle, XXe siècle
Patrimoine classé
Le château, ainsi que l'orangerie, le pigeonnier, les communs, le mur de clôture et la grille d'entrée, en totalité (cad. B 399, 44, 46) : inscription par arrêté du 6 août 2004
Origine et histoire du Château du Carpia
Le château du Carpia, situé dans la commune de Castets et Castillon en Gironde, se présente sous la forme d'un corps de logis rectangulaire précédé au sud d'une cour encadrée de deux communs. La tour d'escalier, placée au centre de l'élévation sud, constitue la partie la plus ancienne, datée de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle. Le logis est accolé à une tour carrée et les deux communs forment des ailes au sud. Le terrain est bordé au sud d'une petite forêt que l'on traverse pour accéder au château ; au nord, d'anciennes douves entourent un parc arboré. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 6 août 2004. L'accès se fait depuis la D224, à deux kilomètres au sud-est du bourg de Castillon-de-Castets. La tour, en pierre, conserve des traces de sa fonction ancienne : elle était divisée en niveaux pourvus de planchers en bois, reliés entre eux par des échelles. À la Renaissance, elle a été transformée en tour d'escalier avec l'ouverture d'une première porte d'entrée au rez-de-chaussée côté est. Au XVIIIe siècle, une seconde entrée avec perron et plusieurs fenêtres ont été percées sur la façade sud. Le logis seigneurial, accolé au nord de la tour, comporte une inscription du XVIe siècle ; c'est à cette époque que furent bâtis le corps de logis et ses caves. Sur la façade extérieure subsistent deux meurtrières : une verticale au rez-de-chaussée et une cruciforme à l'étage, cette dernière étant postérieure à la première et suggérant que le logis fut d'abord de plain-pied. Jean de Baritault, issu d'une famille originaire de Saint-Macaire et lié à Mathurin Baritaut, jurat en 1494, acquit la terre et le château du Carpia le 18 février 1641 pour 8 300 livres. Avocat général à la Cour des aides de Guienne, il obtint des lettres royales en février 1661 qui anoblirent sa maison et ses biens et les exonérèrent d'impôts. Dans son testament du 21 septembre 1676, il laissa trois fils — Geoffroy, Jean-Éléazar et Jean-Joseph — qui fondèrent les trois rameaux de la branche aînée. Jean-Éléazar, marié à Marie de Pomiès et institué héritier universel, devint seigneur du Carpia ; sa descendance a continué à occuper le site jusqu'à nos jours. À partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, le château a connu plusieurs agrandissements : vers l'ouest avec l'ajout de pièces de vie et d'une nouvelle entrée, puis au sud-ouest où une amorce d'aile relia le château au commun ouest. Au XIXe siècle, un nouvel agrandissement a été réalisé à l'ouest après consultation de l'architecte Léo Drouyn. Au XXe siècle, une extension supplémentaire a été effectuée pour relier le bâtiment au commun est, ce qui referme la cour sur le côté sud ; aucune modification majeure n'a été apportée depuis. Le château, dissocié des terres qui l'entouraient autrefois, appartient au dernier fils aîné, descendant à la dixième génération de la famille Baritault. Les terres, d'une superficie d'environ 133 hectares, sont exploitées par sa sœur, qui les consacre majoritairement aux céréales biologiques et à la production de vins d'appellation Bordeaux sur 22 hectares, production labellisée Agriculture biologique depuis 2009. Dans les années 1990, le site a servi de décor pour deux téléfilms : Des enfants dans les arbres réalisé par Pierre Boutron en 1994 et Les Filles du maître de chai de François Luciani en 1997.
