Origine et histoire
Le château du Châtelard, édifice construit au XIVe siècle sur des bases plus anciennes, se trouve près du village du Mercurol, à environ 4 km au nord‑ouest d’Ébreuil, à la limite du Puy‑de‑Dôme, en région Auvergne‑Rhône‑Alpes. Le domaine couvre 706 hectares, dont plus de 600 boisés, et est traversé du nord‑ouest au sud‑est par la Cèpe, affluent de la Sioule qui peut s’assécher par étés très secs. Remanié au XIXe siècle, le château conserve néanmoins plusieurs éléments plus anciens qui témoignent de son histoire et de son rôle défensif. La chapelle, datée de 1582, est un exemple rare d’architecture religieuse pour la région à cette époque : elle présente un chevet plat et une charpente apparente et s’appuie contre une tour ronde, vestige du système défensif, arasée lors de la Révolution. Un chemin de ronde perpendiculaire à la façade nord‑ouest se termine par une tour carrée et remonte au Moyen Âge, tandis que la façade nord‑ouest, qui semble dater du XVIe siècle, comprend ce chemin de ronde et une tour carrée centrale. La façade sud‑est a été entièrement refaite au XIXe siècle, mais conserve à l’angle sud une tour ronde d’origine médiévale et, au nord‑est, une tour carrée dont la maçonnerie paraît ancienne. Bâti au XIVe siècle et remanié à plusieurs reprises, le château a connu une succession de seigneurs. Selon le Nobiliaire d’Auvergne, Auger du Châtelard était seigneur en 1323 ; le fief passa ensuite à la famille de Veauce. En 1405, Philippa de Veauce apporta Le Châtelard par mariage à Béraud II Dauphin, seigneur de Combronde et de Saint‑Ilpize, tué en 1415 à Azincourt. Leur fille Blanche, héritière également de Jaligny, épousa le 29 mai 1425 Jean de Lespinasse et le Châtelard fit partie de sa dot. Au tournant du XVe siècle la seigneurie semble avoir été en indivision entre plusieurs descendants, puis, en 1506, Antoine de Montmorin rendit foi et hommage à la duchesse de Bourbon pour Le Châtelard, qui resta plusieurs générations entre les mains de cette branche. Le roi Charles VII séjourna au château à la Pentecôte 1440, lors de la Praguerie, et de nouveau durant l’été 1456 ; la proximité d’Arthuse de Lavieu, épouse de Jean de Montmorin, seigneur de Nades, explique sans doute l’attachement du souverain pour ce lieu. La seigneurie passa ensuite à la famille Arnaud ; en 1747 Charles de La Vie en était propriétaire et la vendit à Jean Brun, lequel fut exproprié en 1749 au profit de Girard de Châteauneuf, qui céda le château à Michel Pellissier de Féligonde le 21 janvier 1761. La propriété reste depuis entre les mains de la famille Pellissier de Féligonde. Sous la Révolution, Antoine Cariol aîné, chargé d’appliquer le décret du 12 pluviôse an II relatif à la destruction des signes de féodalité, a dressé une description précise de l’état du château et de ses dépendances. L’édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1982.