Château du Chaylard à Aujac dans le Gard

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château du Chaylard

  • Le Chaylard 
  • 30450 Aujac
Château du Chaylard
Château du Chaylard
Château du Chaylard
Château du Chaylard
Château du Chaylard
Crédit photo : Château d' Aujac - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIe siècle, XIVe siècle

Patrimoine classé

Château du Chaylard (restes) : inscription par arrêté du 6 décembre 1949

Origine et histoire du Château du Chaylard

Le château d'Aujac, dit Cheylard d'Aujac, est un château médiéval situé sur la commune d'Aujac (Gard), perché sur l'éperon d'un promontoire rocheux dominant la départementale D51 et la Haute Vallée de la Cèze, à 600 mètres d'altitude. Le site se compose de deux corps de bâtiments disposés en équerre et de deux murs d'enceinte qui délimitent une cour rectangulaire, sur laquelle se détache une tour d'escalier. L'angle nord‑est est occupé par l'ancien donjon carré (XIIe siècle). Le bâtiment jouxtant ce donjon est en ruine mais conserve, à l'est, des consoles qui portaient son chemin de ronde. Le premier étage de l'aile sud comporte deux salles plafonnées à la française et, dans la tour sud‑ouest, une petite salle ronde voûtée ; cette tour s'élève sur la saillie de l'éperon. L'angle nord‑ouest porte la trace d'une échauguette et, dans le haut des murs d'enceinte, de petites meurtrières desservies autrefois par un chemin de ronde dont subsistent uniquement les consoles. Le site est mentionné en 1209 sous le nom de "Bastida nova de Castlar" et apparaît en 1211 sous la formule "bastida nova quae vocatur Caslar". Avant l'édification du château, le promontoire a connu des occupations anciennes : Eugène Dumortier, paléontologue, signala l'importance des gisements fossiles autour du château dans son ouvrage Études paléontologiques sur les dépôts jurassiques du Bassin du Rhône (1864‑1874). Le lieu fut un abri sous roche occupé il y a 22 000 ans, comme l'attestent de nombreuses traces lithiques attribuées au Solutréen, puis devint un oppidum des Volques Arécomiques et connut une occupation gallo‑romaine attestée par de multiples artefacts. Édifié à la charnière des XIIe et XIIIe siècles par la volonté de l'évêque d'Uzès et de Bernard d'Anduze, le Cheylard contrôlait l'un des axes de communication nord‑sud du Moyen Âge, le « val Cizarencha ». Il fut caractérisé par un pariage du glaive et de la crosse. Victime collatérale de la croisade des Albigeois et de la pénétration royale dans le Midi, son destin bascule : entre 1254 et 1308 il perd sa route et son pouvoir. Au XIVe siècle, il est vendu aux seigneurs locaux des Cubières; il retrouve une importance provisoire pendant les guerres de Religion et, en 1609, est érigé en baronnie pour services rendus au roi. En 1794 il est racheté par ses métayers, la famille Rigal, qui l'habite depuis. Le hameau privé du Cheylard, annexe villageoise du château, regroupe au pied des remparts une chapelle, un colombier, une clède, une ferme et une fontaine ; ces bâtiments forment une basse‑cour encore en usage et participent à la vie du site. Inscrit à l'inventaire des Monuments historiques depuis 1949, le château a bénéficié de campagnes de restauration de 1998 à 2003 visant à sauvegarder son donjon résidentiel et son hameau castral. Ces travaux ont été conduits avec le concours de l'Europe, de la Fondation du Patrimoine, de la Région Languedoc‑Roussillon, de la Direction régionale des Affaires culturelles, du parc national des Cévennes, de la Direction régionale de l'Environnement et du Conseil général du Gard, sous la maîtrise d'ouvrage de l'ARRCA (Association de recherches et restaurations du Cheylard d'Aujac). Depuis une vingtaine d'années, le château fait l'objet d'un programme de valorisation scientifique, culturelle, économique et touristique animé par une association et ses propriétaires ; géographiquement excentré, il a su préserver son identité et constitue un réservoir de découvertes pour les chercheurs. Il figure également dans la culture populaire, notamment dans le film Michael Kohlhaas (2013).

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