Origine et histoire du Château du Coudray
Le château du Coudray est situé à Saint-Denis-du-Maine (Mayenne), route de La Bazouge-de-Chemeré, et a été restauré à la fin du XIXe siècle. Partiellement entouré de douves, l'ensemble réunit le château, des bâtiments annexes et des jardins, ainsi qu'une chapelle, des orangeries, deux communs symétriques, un colombier et une grange. L'édifice est élevé en pierre locale avec encadrements en tuffeau et couvert d'ardoises. Occupé dès le XIVe siècle, il a ensuite servi de demeure seigneuriale. Le logis primitif a été agrandi en 1569 par l'adjonction d'un corps de bâtiment, puis deux pavillons furent édifiés en 1777. Un jardin à la française, un potager et un verger ont été aménagés en 1783 au sud, à l'emplacement des anciennes douves. Le château est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1985.
En 1637, Renaud de Sévigné devint seigneur du Coudray par le droit de sa femme, Gabrielle du Bellay, et à partir de 1640 il apparaît dans des actes en qualité de seigneur propriétaire. En 1650, lors d'un séjour au manoir, Renaud et Gabrielle firent procéder, en présence de Me Martin Raison, à une donation mutuelle entre époux. À la même époque, le couple fut engagé dans un procès avec René du Bellay au sujet du partage de la succession de Radegonde des Rotours ; une sentence du 2 janvier 1651 annula le partage de la terre du Coudray, mais cette décision semble n'avoir eu aucune conséquence effective et la terre demeura la propriété de Gabrielle du Bellay puis de ses enfants. En 1652, Renaud de Sévigné reçut, en sa qualité de seigneur de Chemeré, l'hommage du Grand Condé, lequel possédait la terre de Thévalles par sa femme Claire-Clémence de Maillé. Gabrielle du Bellay mourut en janvier 1653 et demanda à être inhumée auprès de son aïeul Robert des Rotours, devant le maître-autel de l'église de La Bazouge.
À la mort de Renaud de Sévigné en 1657, la terre du Coudray revint à son fils René-François de Sévigné, qui y résidait déjà en 1660. Lors de l'aveu rendu pour le comté de Laval en 1671, René-François figure parmi les principaux vassaux. Il est décrit comme un seigneur violent et impolitique, et à partir de 1672 ses affaires furent poursuivies par de nombreux créanciers. Un testament familial mentionne par ailleurs qu'un membre de la famille était presque toujours en mer, au service sur les vaisseaux du Roi. Christophe-Jacques et Jacques-Christophe de Sévigné héritèrent du château et du domaine de Vauberger ; après la mort de Jacques-Christophe, Christophe-Jacques poursuivit la possession indivise avec sa nièce Marie-Charlotte de Sévigné, qui, en tant que fille unique du défunt, avait succédé à ses droits.