Origine et histoire du Château du Coudray-Montbault
Le château du Coudray-Montbault, situé à Saint-Hilaire-du-Bois, commune déléguée de Lys-Haut-Layon, domine la campagne depuis une colline près de Vihiers. Le domaine comprend un prieuré fondé au XIIe siècle par Geoffroy du Pontail pour l'abbaye Notre-Dame de la Réau. L'église Saint-Jacques conserve des vestiges du milieu du XIIe siècle, notamment trois pans de la nef ; on y trouve aussi un chœur du XVe siècle et une chapelle latérale Saint-Fort du XVIe siècle. Le logis prioral a été remanié au XVIIIe siècle et l'ensemble a fait l'objet de reprises au XIXe siècle. À l'origine, Geoffroy fit édifier une église et un couvent cloîtré destinés à des moines de l'ordre de saint Augustin ; sept à huit moines y vécurent jusqu'à la Révolution et accueillaient des pèlerins en route pour Saint-Jacques-de-Compostelle. La chapelle attenante, dédiée à sainte Barbe, était censée protéger le lieu du feu et de la foudre. Au XIIIe siècle, la famille Papin fit construire un château fort de douze tours, muni d'un pont-levis, de mâchicoulis et entièrement entouré de douves, un second fossé empêchant l'approche des engins de siège. Le château faisait partie de la dernière marche de Bretagne et fut détruit pendant la guerre de Cent Ans ; il en subsiste des ruines, notamment dans l'angle nord-ouest de la cour. Les Papin, seigneurs de Montbault à Nuaillé et de Puy-Montbault, ajoutèrent le nom de Montbault au Coudray. Au XIVe siècle, le domaine passa à la famille de la Haye, qui le conserva jusqu'au XVIIIe siècle. En 1599, Honorat de la Haye Montbault fit édifier, sur les bases du château fort, un logis de style Renaissance en briques rouges, certaines émaillées en vert formant des rectangles. Cette construction semble inachevée puisque la partie droite du pont-levis n'a jamais été réalisée, ce qui rompait la symétrie attendue à l'époque. Le château de la Renaissance comprenait un large escalier, un oratoire, une galerie en balcon et une salle des fêtes. Honorat fit des offrandes au prieuré : la chapelle et l'église furent peintes en gris et rouge et il offrit une mise au tombeau sculptée par Michel Colombe ; le gisant d'Honorat figure aussi dans la chapelle. Une grande partie du château et du prieuré fut incendiée pendant les guerres de Vendée en 1793 ; les toitures et le mobilier furent détruits. Le château fut à nouveau habité en 1824 par M. Bourgeois, qui réhabilita le rez-de-chaussée. Au XXe siècle, l'ensemble du château a été restauré ; les communs accueillirent une ferme qui fit installer un second pont pour l'accès. Aujourd'hui la ferme a été remplacée par un jardin à la française et un jardin à l'anglaise ; le château est toujours habité et n'est pas ouvert à la visite. Le nom "Coudray-Montbault" s'explique par "coudrier", le noisetier sauvage — une coudraie étant un bosquet de coudriers — et par "Montbault", appellation datant du XIIIe siècle liée à la famille Papin. Le site bénéficie d'une protection au titre des monuments historiques : les façades et toitures de l'ensemble des bâtiments, les douves et les vestiges de l'ancien château ont été inscrits le 12 avril 1965, et l'ancienne chapelle prieurale Saint-Jacques, avec son décor intérieur (mise au tombeau, gisant, fresques), a été classée le 27 avril 1965.