Château du Dick à Portbail dans la Manche

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château du Dick

  • 7-9 Le Digt
  • 50580 Port-Bail-sur-Mer
Propriété privée

Patrimoine classé

Cheminée Renaissance : inscription par arrêté du 10 novembre 1928

Origine et histoire du Château du Dick

Le manoir du Dick est une ancienne demeure fortifiée, édifiée au milieu du XVIe siècle et remaniée au début du XVIIe siècle, située sur l'ancienne commune de Portbail, dans le département de la Manche, en Normandie. Il est partiellement inscrit au titre des monuments historiques ; la cheminée de la salle d'apparat, datée de la première moitié du XVIIe siècle, est inscrite par arrêté du 10 novembre 1928. Le manoir occupe le flanc d'une colline au nord-est de Portbail, surplombant la rivière la Grise et l'ancien chemin vers Saint-Sauveur-le-Vicomte ; il n'était pas implanté en position stratégique. Le bâtiment actuel remplace deux implantations antérieures : une motte féodale dite « Les Mottes du Dicq », probablement abandonnée au XIIIe siècle, et un château ou maison forte du XIVe siècle, situé à la Croutte du Dicq et détruit pendant la guerre de Cent Ans. En 1397, un aveu rendu au roi rapporte que le manoir du Dicq avait été abattu par ordre du roi de Navarre, ne laissant rien en état. En 1279, Robert d'Argences est qualifié de seigneur du Dick. Le manoir actuel fut probablement construit par Pierre du Castel (décédé le 1er janvier 1587), qui acquit en 1549 le fief du Dicq et, peu après, le fief de La Balle d'Aubigny. Sa fille aînée, Jeanne du Castel, transmit la propriété à la famille Vivien par son mariage avec Pierre Vivien. Par mariages et successions, la seigneurie passa ensuite aux Poërier, puis, après saisies et ventes au XVIIe siècle, aux Levilly, aux Beaufils de Romainville, aux Hellouin et à d'autres familles mentionnées dans les archives. Vers 1660, à la suite d'un assassinat commis par deux frères Poërier, les biens de la famille furent saisis et vendus en 1672 ; parmi les adjudicataires figurent Jean Dauvin et Jacques Levilly. Au XVIIIe siècle, les Hellouin et leurs descendants maintiennent la seigneurie : Nicolas-Alexandre Hellouin fit enregistrer un aveu au roi en 1743, puis Pancrace Hellouin lui succéda, et sa fille Marthe-Bonaventure Hellouin d'Anctiville transmit les archives du Dicq par mariage à la famille de Mauconvenant. En 1790, le Dicq appartenait à Bon Chrétien, marquis de Bricqueville. Le manoir se présente aujourd'hui comme un quadrilatère irrégulier anciennement fermé, composé d'un corps de logis datable de la fin du XVIe siècle, de deux tourelles tronquées à l'arrière qui ont perdu leurs toitures, d'une chapelle transformée en habitation et de divers bâtiments de service autour d'une cour où se trouve un puits. L'avant-corps défensif, la porte charretière et la petite porte piétonne ont disparu ; un état de 1665 signalait que l'ensemble menaçait ruine et décrivait corps de logis, salles, offices, greniers, pavillons, tourelles, dépendances agricoles et une petite tour de pierre proche de la porte cochère. La cheminée en pierre blanche, de style Renaissance, orne la salle d'apparat : son manteau porte les armes de la famille Poërier et son linteau celles de la famille Griselaine. Les archives et le terrier du Dicq ont été conservés au château de Sainte-Suzanne-en-Bauptois.

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