Origine et histoire du Château du Fresne
Le château du Fresne est situé à Auverse, dans le département de Maine-et-Loire. Il se signale par une avenue seigneuriale d'importance et par une chapelle de la Renaissance, témoins d'une implantation seigneuriale ancienne rappelée par Célestin Port et le cadastre napoléonien. La chapelle isolée a été fondée le 28 octobre 1572 sous l'invocation de Saint-Claude ; elle et la tour accolée conservent des éléments remontant à la première moitié du XVIe siècle. Lors d'une restauration importante dans la décennie 1860-1870, l'architecte Joly-Leterme a fait bâtir des voûtes et insérer dans les murs un retable flamand daté de la fin du XVe-début du XVIe siècle ainsi qu'un remarquable ensemble de vitraux du XVIe siècle. Le château lui-même est un édifice du XVIIIe siècle ; la construction de l'actuel logis lui est attribuée, les sources évoquant 1768 ou 1770. À l'ouest, les dépendances ont été bâties ou reconstruites sur des murs anciens dans la seconde moitié du XIXe siècle. L'organisation des lieux rappelait une grande cour d'honneur précédée d'une haute grille demi-circulaire, dont il ne reste que huit supports, puis une deuxième cour contenant des écuries pour trente à quarante chevaux, une grande boulangerie, un puits et deux grands viviers pavés servant d'abreuvoirs et contenant du poisson, enfin une troisième cour avec un autre grand vivier, des bâtiments agricoles et le logement du métayer. La propriété a appartenu à plusieurs familles : la famille du Fresne jusqu'au mariage de Marie du Fresne avec Pierre d'Anthenaise en 1416, puis, par alliance en 1639, à la famille Girard de Charnacé ; en 1724 Renée de Charnacé, devenue Mme de Ségur de Périval, vendit le domaine à Pierre Leclerc de la Manourière, conseiller au parlement de Paris, qui n'y résidait pas. En 1758, Claude Guillaume Lambert, conseiller du roi et maître des requêtes ordinaires, en devint propriétaire ; la construction de l'actuel château lui est attribuée. Le domaine fut ensuite vendu le 25 pluviôse an XI et transmis par succession aux familles Esnault de la Devansaye puis au comte de Jourdan-Savonnières. L'ensemble a été inscrit au titre des monuments historiques en 1999.