Château du Grand Blottereau à Nantes en Loire-Atlantique

Château du Grand Blottereau

  • 44300 Nantes
Château du Grand Blottereau
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Château du Grand Blottereau
Crédit photo : Pymouss - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du château, décor intérieur des pièces du rez-de-chaussée, grille d'entrée (cad. B 839, 841) : classement par arrêté du 4 octobre 1966

Origine et histoire

Le château du Grand-Blottereau, situé à Nantes dans le quartier Doulon‑Bottière, occupe la partie ouest du parc du même nom ; sa grille principale donne sur le boulevard Auguste‑Péneau et une allée de 200 mètres conduit à la cour d'honneur bordée de jardins à la française et entourée de fossés longeant la façade nord. Les façades et toitures, le décor intérieur des pièces du rez‑de‑chaussée et la grille d'entrée sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 4 octobre 1966.

Édifié entre 1742 et 1747 pour Gabriel Michel, riche armateur et directeur de la Compagnie des Indes, le château fut construit après l'achat de la seigneurie en 1741 à Louis Christophe Juchault pour 90 000 livres. L'auteur des plans demeure inconnu : des attributions ont été proposées à Jean‑Baptiste Ceineray, à Jacques‑V. Gabriel et à l'architecte nantais Germain Boffrand, mais les sources écrites sont insuffisantes pour trancher et certaines hypothèses restent discutées. Le style rocaille du château en fait l'un des rares exemples dans la région nantaise, un fait parfois rapproché de la situation de Gabriel Michel à la cour du duc de Lorraine Stanislas Leszczynski.

Le 22 août 1762, Gabriel Michel vendit le domaine à Guillaume Seigne pour 160 000 livres ; c'est probablement sous cette nouvelle propriété que furent bâtis les vastes communs situés à l'ouest, dans l'axe de la cour d'honneur. Après plusieurs successions, le domaine passa en 1823 à Catherine Budan du Vivier, puis fut acquis par Louis‑George Law de Lauriston pour 110 000 francs. Thomas Dobrée acheta le château en 1835 et le légua ensuite à son épouse. En 1848, la Compagnie des chemins de fer d'Orléans amputera la propriété au sud pour établir la ligne de Tours à Saint‑Nazaire, située à environ 200 mètres du château, privant la demeure de sa vue sur la Loire et l'empêchant d'être retenue comme résidence impériale lors des visites de Napoléon III.

Décédé sans héritier en 1895, Thomas Dobrée fit légataire Hippolyte Durand‑Gasselin, qui, en 1902, vit la construction d'une serre tropicale confiée à la chaire d'agronomie coloniale de l'École supérieure de commerce. En 1905 Durand‑Gasselin fit donation du château et du parc à la ville de Nantes, sous réserve de la création d'un jardin exotique et d'un musée colonial, de l'ouverture du parc au public et d'une clause interdisant l'usage du château comme habitation, clause qui ne sera pas toujours respectée. L'installation du musée au premier étage provoqua rapidement la détérioration des parquets et boiseries ; en 1909 les collections de sciences naturelles furent transférées dans les locaux de l'École de commerce rue Voltaire.

En 1917, l'armée américaine y installa un hôpital militaire et, le 8 février de la même année, un incendie détruisit entièrement la charpente ; ministère, ville et assurances se renvoyèrent ensuite la responsabilité du sinistre pendant trois ans. Durant la Seconde Guerre mondiale, le château hébergea d'abord deux compagnies britanniques avant d'être réquisitionné par les Allemands, qui firent édifier un blockhaus à proximité. Après la guerre, à partir de 1945, le Grand‑Blottereau accueillit une « maison de l'Enfance » pour enfants orphelins : quatre dortoirs, un réfectoire, une infirmerie, une cuisine et une salle de jeux aménagée dans la chapelle permirent d'accueillir jusqu'à 250 enfants pendant seize ans. Déserté à l'été 1961, le château menaça de ruine avant des travaux de sauvegarde menés de 1988 à 1993 visant la mise hors d'eau du bâtiment et la réfection des façades nord, des galeries et des pavillons ouest et est ; l'intérieur n'a toutefois pas été restauré et demeure fermé au public en attendant une nouvelle affectation décidée par la municipalité.

Architecturalement, le château se compose d'un corps de logis principal élevé sur deux niveaux et couvert d'une haute toiture en ardoise à quatre pentes, encadré symétriquement par des galeries à claire‑voie de trois arcades menant à des pavillons en retour d'équerre : la chapelle occupe le pavillon est, tandis que le pavillon ouest abrite cuisines et chambres de domestiques. L'élévation est construite en pierre de Chauvigny et tuffeau, reposant sur un soubassement en granit. Les façades nord et sud se répondent : au rez‑de‑chaussée une porte à deux vantaux donne accès par un perron (trois marches au nord, un perron demi‑polygonal de sept marches avec rampe au sud) et est encadrée de trois fenêtres de chaque côté, surmontées de mascarons figurant des personnages ; au premier étage sept fenêtres plus petites sont coiffées de mascarons en forme de coquilles et de fleurs de lotus. Les façades latérales présentent de légères différences : à l'ouest l'une des quatre fenêtres du rez‑de‑chaussée et trois des cinq fenêtres de l'étage sont aveugles, tandis qu'à l'est une seule des cinq fenêtres de l'étage est aveugle.

Pour des raisons de sécurité le château est fermé au public ; au rez‑de‑chaussée l'entrée nord depuis la cour d'honneur s'ouvre sur un vaste vestibule pavé de marbre gris, d'où partent des couloirs aboutissant aux galeries à arcades ; le couloir ouest contient l'escalier d'honneur suspendu, voûté en pierre, et le salon de compagnie donnant sur les jardins est encadré par deux chambres. À l'étage l'escalier débouche sur le grand salon, unique pièce du corps de logis principale donnant à la fois sur la cour d'honneur et sur les jardins, les trois autres angles de l'étage étant occupés par trois chambres. Le domaine comprend également l'entrée principale et son mur de clôture, les communs et une glacière.

Liens externes