Château du Grand-Jardin (Haute-Marne) à Joinville en Haute-Marne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Renaissance

Château du Grand-Jardin (Haute-Marne)

  • 5 Avenue de la Marne 
  • 52300 Joinville
Château du Grand-Jardin Haute-Marne :  Le parc dinspiration Renaissance
Château du Grand-Jardin Haute-Marne
Château du Grand-Jardin Haute-Marne
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Crédit photo : sanclaste - Sous licence Creative Commons
Propriété du département

Période

2e quart XVIe siècle

Patrimoine classé

Château : classement par arrêté du 22 avril 1925 ; Parc clos par son mur d'enceinte (cad. AL 246, 252, 253, 255) : inscription par arrêté du 12 mai 1989 ; Emprise du sol du jardin délimité par le jardin clos (cad. AL 252) : classement par arrêté du 14 mars 1991

Origine et histoire du Château du Grand-Jardin

Le château du Grand-Jardin, situé à Joinville en Haute-Marne, appartient au conseil départemental depuis 1978, qui a mené d’importantes campagnes de restauration : le pavillon a été remis en état, un jardin d’esprit Renaissance a été recréé et le parc romantique valorisé. Le site, d’une surface de 4,5 hectares, accueille chaque année une programmation culturelle et, depuis avril 2019, l’accueil des visiteurs est assuré par l’office de tourisme communautaire du Bassin de Joinville-en-Champagne. Le pavillon est classé au titre des monuments historiques depuis 1925 et le jardin depuis 1991 ; ce dernier est également labellisé « Jardin remarquable » et sa collection de buis a été reconnue « collection nationale » de Buxus en juin 2018.

Entre 1533 et 1546, Claude de Lorraine, premier duc de Guise, fit édifier le Grand Jardin comme grand pavillon de plaisance, conçu pour les fêtes, les réceptions et l’agrément, en complément du château-fort situé sur les hauteurs de Joinville, le château d’En-Haut. Le pavillon reçut des hôtes de prestige, parmi lesquels François Ier en novembre 1546, ainsi que Henri II et Catherine de Médicis, François II et Marie Stuart, Charles IX, Henri de Valois (futur Henri III), le IIIe prince de Condé, Louis XIII et le cardinal de Richelieu. À la disparition de la branche aînée des Guise, le domaine passa aux ducs d’Orléans, qui en furent propriétaires jusqu’à la Révolution.

Au XVIIIe siècle le pavillon échappa à un projet de démolition mais fut transformé intérieurement en habitation bourgeoise et les jardins évoluèrent, devenant en partie des cultures vivrières et une pépinière ; leur surface fut par ailleurs amputée par la construction d’une route royale qui créa la promenade publique du Petit Bois. En 1791, l’officier Raphaël-Hippolyte-François Parmentier de Thosse acquit le domaine, puis, à partir de 1856, la famille du maître de forges Pierre-Hyacinthe-Félix Salin fit réaliser d’importantes modifications : percées de six grandes lucarnes, installation d’une balustrade de toiture, création d’un escalier principal à volées doubles, aménagements intérieurs et comblement des douves pour créer une rivière artificielle et une pièce d’eau. Dès 1907, la famille Salin confia au pépiniériste et paysagiste Jean-Joseph Picoré le réaménagement du parc avec des essences exotiques, donnant naissance à un parc romantique conçu comme une succession de tableaux. Après des dégâts subis pendant les deux guerres, et en particulier un état dégradé signalé en 1945 du fait de l’occupation militaire, les descendants des Salin restèrent propriétaires jusqu’à l’acquisition par le Département en 1978, point de départ d’une seconde renaissance du domaine.

Extérieurement, le pavillon illustre une architecture de la Renaissance française inspirée des traités de Sebastiano Serlio : plan rectangulaire, élévation symétrique et régulière, façade rythmée en trois parties centrée sur une porte d’entrée évoquant un arc de triomphe, alternance de grandes fenêtres à croisée et de niches encadrées de pilastres cannelés, le tout couronné par un entablement orné et un vocabulaire ornemental d’inspiration gréco-romaine. L’édifice comportait à l’origine de nombreuses verticales — lucarnes et trois tours — dont l’effet a été amoindri par des transformations aux XVIIIe et XIXe siècles ; les lucarnes actuelles, la balustrade de pierre et l’escalier principal datent du XIXe siècle. Le décor sculpté des façades, riche et foisonnant, met en scène la guerre et la renommée, l’abondance du jardin et la généalogie pour glorifier le pouvoir du duc de Guise ; l’attribution des sculptures reste hypothétique, des noms comme Ligier Richier, Dominique Florentin et Jean Le Roux étant parfois avancés, et les artistes se sont inspirés des gravures de l’École de Fontainebleau et du Discours du Songe de Poliphile. Le château du Grand Jardin illustre de manière précoce le concept de « château de plaisance » et demeure remarquable par sa conservation.

L’intérieur comporte un rez-de-chaussée surélevé dont les deux tiers accueillent la vaste salle d’honneur destinée aux bals et réceptions, tandis que le tiers restant correspond à l’appartement ducal ; un grand comble court sur toute la longueur et le sous-sol abrite cuisines, celliers et caves, desservis par un escalier-à-vis à chaque extrémité. Du côté sud, la chapelle Saint‑Claude présente une voûte à caissons ornée de motifs en fort relief — chiffres C et A, l’année 1546, et motifs végétaux — et abrite aujourd’hui deux cariatides provenant du tombeau monumental de Claude de Lorraine et d’Antoinette de Bourbon dessiné par Le Primatice, lesquelles représentent la Tempérance et la Justice, les figures de la Force et de la Prudence ayant disparu.

Les jardins se partagent aujourd’hui entre un jardin d’esprit Renaissance, restitué dans les années 1990 autour du pavillon, et un parc romantique implanté dans le dernier tiers du XIXe siècle. Le jardin d’esprit Renaissance, reconstitué sur la base de sources écrites — une « restitution littéraire » — se compose de deux parterres à l’est et au sud, divisés en sept compartiments rythmés par des entrelacs de buis et ponctués de 140 topiaires aux formes géométriques, complétés par un labyrinthe de buis, un berceau, un cabinet de charpente et un canal ; un verger replanté de variétés anciennes comporte 360 arbres fruitiers cultivés en plein vent ou palissés, tandis que des carrés de plantes aromatiques, médicinales et de fleurs à couper apportent parfums et couleurs. L’art topiaire est mis à l’honneur avec, depuis 2006, un topiarium d’ifs présentant 56 formes architecturées inspirées de spirales, pyramides, boules, cônes et cylindres.

Le parc romantique, de tradition paysagère, isole le pavillon et propose des promenades en grandes boucles, de vastes pelouses émaillées de bosquets et la collection d’essences exotiques appréciées au XIXe siècle, tandis que l’eau, par des berges sinueuses, anime les compositions. Le long des allées se trouve une « collection nationale » de Buxus d’environ 500 pieds, visant à montrer la diversité des ports, formes et couleurs avec 153 variétés, 124 cultivars et 15 espèces, collection en cours de duplication au château de Barbirey ; à proximité, trois autres collections nationales de pivoines sont accessibles aux Jardins de Mon Moulin à Thonnance‑lès‑Joinville.

Liens externes