Période
4e quart XVIe siècle, XVIIe siècle, 1er quart XVIIIe siècle, 1er quart XIXe siècle
Patrimoine classé
Château et son parc, avec les communs, dépendances, fabriques, douves, terrasses et murs de clôture, ainsi que les aménagements hydrauliques (cad. B 189 à 198) : classement par décret du 19 février 1992
Origine et histoire du Château du Haut Rosay
Le château du Haut-Rosay, édifié au XVIIe siècle, se situe à Rosay, dans le Mantois, département des Yvelines en Île-de-France. Le château, son parc et l’ensemble des communs, dépendances, fabriques, douves, terrasses, murs de clôture et aménagements hydrauliques (cad. B 189 à 198), rapportés à une mesure antérieure d’inscription à l’inventaire supplémentaire (arrêté du 1er juin 1989), sont classés au titre des monuments historiques depuis le 19 février 1992. Le site fait par ailleurs l’objet d’un arrêté d’inscription depuis le 18 janvier 1946.
Le village de Rosay est mentionné dès 1036 comme siège d’une châtellenie, et un château fort situé sur le coteau dominant la vallée de la Vaucouleurs a joué un rôle militaire lors de l’invasion anglo-normande de Guillaume le Roux en 1098. La seigneurie du Bas Rosay entra dans la famille Courtin en 1513 par le mariage de Jean Guillaume I er Courtin avec Geneviève du Bois, dame de Rosay-lès-Mantes, puis fut réunie en 1597 avec la seigneurie du Haut Rosay acquise par Jean III Courtin. Au début de 1615, Jean III autorisa son fils aîné François Courtin à faire construire un château et une maison forte close de fossés, selon un plan établi antérieurement ; Josiane Sartre rapproche ce projet des gravures du Livre d'architecture de Jacques Ier Androuet du Cerceau. Vers 1660, Nicolas François Courtin fit ajouter des tourelles et aménager le parc.
En 1671, Louis XIV érigea le fief et celui de Villette en marquisat de Rosay-Villette au profit de François Briçonnet, héritier des Courtin par mariage. À la mort de ce dernier, le fief fut vendu à René-Joachim de Chénedé, marquis de Rosay-Villette, qui fit réaliser d’importants travaux sur les dépendances, notamment la construction d’une chapelle castrale dédiée à sainte Anne, bénie le 26 juillet 1719, et d’un vaste colombier en 1721. Acquis en 1748 par Charles Savalette, fermier général et propriétaire du château voisin de Magnanville, le domaine connut peut‑être des interventions de l’architecte François II Franque. Revendu en 1760 à Jacques-Louis de Brétignières, dernier marquis de Rosay-Villette, il fut doté d’aménagements intérieurs par l’architecte Denis Antoine, qui participa également à la transformation du parc en jardin pittoresque agrémenté de fabriques ; ces aménagements se poursuivirent jusqu’au début du XIXe siècle. Le domaine appartint ensuite à Marie Charlotte de Brétignières du Rosay, vicomtesse de Tourdonnet, et fut acquis en 1896 par une famille privée.
De dimensions modestes, le château est bâti sur une plateforme cantonnée de quatre bastions et entourée de douves sèches. Il se compose d’un corps de logis en briques avec chaînages en pierre de taille, de plan massé rectangulaire, flanqué de deux pavillons qui forment un décrochement du côté du jardin ; les plans et les élévations restent d’une grande simplicité.