Origine et histoire du Château du Landskron
Le château de Landskron se dresse sur une colline du Sundgau à Leymen (Haut-Rhin, Grand Est), à quelques pas de Hofstetten-Flüh en Suisse. Classé au titre des monuments historiques depuis le 28 mai 1923, il est aujourd'hui en ruines et ouvert au public ; son donjon offre un panorama franco‑suisse. Peut‑être construit en 1297 par les comtes de Ferrette, il est cédé en 1299 aux seigneurs de Roetteln puis donné en fief aux Munch qui le conservent jusqu'en 1430. Le château passe ensuite, comme ceux de Ferrette et de Morimont, sous domination des Habsbourg et son histoire se confond avec celle de l'Autriche antérieure. En 1462 il est donné en bailliage aux seigneurs Reich de Reichenstein. Le château primitif ne semble comporter alors que le donjon, qui demeure l'élément le plus caractéristique. Vers 1516 l'empereur Maximilien ordonne son agrandissement et son adaptation à l'artillerie, transformant l'ouvrage en forteresse. Par les traités de Westphalie et de Münster du 24 octobre 1648, les terres habsbourgeoises d'Alsace passent au roi de France. Après 1665 Vauban est chargé de restructurer la forteresse ; il y ajoute bastions et redoutes, y installe une garnison et effectue des travaux importants de fortification. Concurrencé par Huningue et Neuf‑Brisach, le Landskron sert à partir des années 1690 de prison d'État pour des détenus emprisonnés par lettres de cachet ou pour des prisonniers politiques, jusqu'à la Révolution française. En décembre 1813, pendant la campagne de France, le château est pris et démantelé par les Autrichiens et les Bavarois ; le donjon est toutefois épargné grâce à l'intervention du curé de Hagenthal‑le‑Bas auprès du général de Wrede. Depuis cette destruction le château reste en ruine. Dans les années 1970, une colonie de singes y est installée par les propriétaires de l'époque. L'association binationale franco‑suisse Pro‑Landskron acquiert le site en 1984 et procède à des travaux de restauration partiels en 1996 ; d'autres travaux sont prévus. Le donjon, grande tour rectangulaire, constitue la particularité la plus frappante des ruines ; derrière la porte d'entrée subsiste une herse permettant de condamner le passage et de bloquer le vantail. Les ruines rendues accessibles offrent aujourd'hui une lecture de l'évolution défensive du site et une vue étendue sur les environs.