Château du Lude à Jouy-le-Potier dans le Loiret

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château du Lude

  • Route de Ligny
  • 45370 Jouy-le-Potier
Propriété privée

Période

4e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

La plate-forme ; les façades et toitures du château (cad. C 155) : inscription par arrêté du 19 novembre 2002

Origine et histoire du Château du Lude

Le château du Lude se dresse à Jouy‑le‑Potier, dans le Loiret, au cœur d’un parc paysager classé au titre de la loi de 1930 depuis 1945. Le site est occupé depuis l’époque gallo‑romaine et se situe à proximité de l’ancienne voie reliant Orléans à Limoges, sur le cours du Cosson. La seigneurie est mentionnée dès 726 et la propriété apparaît dans les sources médiévales, avec Herbert de Beauvilliers comme propriétaire en 1115. Au fil des siècles, la maison de Beauvilliers conserve le domaine jusqu’au début du XVe siècle, puis il passe à la famille de La Rable. À partir de la fin du XVe siècle Jean de La Rable reconstruit le château dans un esprit de première Renaissance, conservant toutefois des éléments médiévaux. Durant les guerres de Religion, le Lude, place forte catholique, est assiégé par les troupes de l’amiral de Coligny; le donjon et l’aile droite furent alors démantelés. Le domaine change de mains à plusieurs reprises et, au XIXe siècle, il est acquis par la famille Gayot de Bastide ; Maurice Bastide, propriétaire à la fin du siècle, entreprend d’importantes restaurations. Il confie les travaux à l’architecte diocésain Henri Rapine et le parc est aménagé par le paysagiste Georges Le Breton, tandis que des interventions décoratives donnent au château un aspect historiciste inspiré de la Renaissance tourangelle. Vers 1860 le donjon médiéval est totalement démoli et ses pierres bosselées sont réemployées pour la construction d’une grande chapelle. Le parc reste un lieu de culte et de mémoire lié à Sainte‑Corneille, dont la survie du culte dans une chapelle favorisa l’ouverture du parc au public. Le château est inscrit à l’inventaire des Monuments historiques en 2002. Implanté sur une plate‑forme maçonnée, l’ensemble en « L » est entouré de douves alimentées par le Cosson; on y accède par une poterne et un pont‑levier qui conduisent à la cour d’honneur. Les communs forment une vaste cour quadrangulaire plantée en jardin où s’alignent logements, granges, remises, chapelle et orangerie ; l’atelier de Maurice Bastide occupe l’emplacement d’une ancienne ferme. Le corps de logis, disposé en fond de cour, présente des baies remaniées par l’adjonction de meneaux et traverses et des lucarnes ornées, restaurées à la fin du XIXe siècle avec des décors sculptés. Une aile courte à gauche, à toit en croupe, et une aile plus basse, en partie relevée en briques côté douves, relient le logis à la poterne. Les aménagements intérieurs conservent un état correspondant essentiellement à la fin du XIXe et au XXe siècle, parfois peu ou mal entretenu. L’orangerie, les communs et d’autres annexes datent des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Le parc est ouvert au public d’avril à septembre et accueille chaque année, le dernier dimanche de juin, le pèlerinage en l’honneur de Sainte‑Corneille.

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