Château du Max dans l'Allier

Château du Max

  • 03240 au Theil
Crédit photo : JacquesMaz - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Le château du Max en totalité avec son enceinte, ses douves, sa porterie et ses communs, ainsi que son allée d’accès et son portail, sa tour pigeonnier, l’assiette de son niveau de défense primitif au sud et son jardin ouest, situé sur la parcelle n°22, figurant au cadastre section ZT : inscription par arrêté du 19 avril 2021

Origine et histoire

Le château du Max se situe au Theil (Allier), à environ 2,5 km au sud‑ouest du bourg, légèrement au nord de la D129 entre Le Theil et Voussac. Il est entouré de douves ; un pont dormant a remplacé l'ancien pont‑levis et donne accès à un châtelet qui protège l'entrée. En face et à droite du châtelet s'élève une grosse tour ronde du XVe siècle, accolée à un corps de logis de la même hauteur, suivi d'un second corps de logis à deux niveaux. Une galerie en retour d'équerre conduit à un grand pavillon fermant la terrasse à droite ; la silhouette générale évoque l'architecture défensive du XVe siècle, avec archères, échauguette et un porche qui fut autrefois à pont‑levis. La charpente des toitures est remarquable et restée intacte.

La seigneurie du Max, dépendant des ducs de Bourbon, apparaît au XIIIe siècle ; Jean et Nicolas du Max abandonnèrent en 1230 leurs prétentions sur la justice du Theil à Archambaud VIII de Bourbon, ainsi que l'usage de forêts voisines. Les éléments les plus visibles du château datent toutefois du XVe siècle. En 1492 les frères Gilbert et Martin Rolland, anoblis et receveurs des aides et tailles du Bourbonnais et du Berry, acquièrent le fief ; un fondé de pouvoir placé à Moulins prit la fuite en 1508, et Louis XII ordonna la saisie des biens des Rolland en 1509. En 1528 la cour des aides de Paris adjugera le Max à Jacques de Gouzolles, écuyer du roi François Ier ; sans enfant, il désigna son neveu André pour héritier à la condition qu'il prenne le nom et les armes de Gouzolles. Après la disparition mystérieuse de Jacques de Gouzolles, son neveu fit bâtir une chapelle en mémoire de son oncle et lui attribua la rente nécessaire à la célébration d'une messe quotidienne.

En 1663 le domaine passa aux seigneurs de Montgeorges ; Georges Gaulmin de Montgeorges, magistrat lettré et fidèle de Mazarin, est l'acquéreur mentionné. La famille de Montgeorges compte des membres marquants : Gilbert Gaulmyn de Montgeorges, érudit et défenseur de Mazarin, et son petit‑fils Gilbert, officier aux gardes françaises qui se distingua sur les champs de bataille et mena une carrière militaire brillante. Le récit judiciaire et sentimental lié à la famille — l'affaire d'Angélique Tiquet, condamnée à mort après un incident et citée par Saint‑Simon — figure dans les sources anciennes. À la Révolution le seigneur émigra et les domestiques occupèrent le château ; sa fille unique ne fut indemnisée qu'en 1826. En 1937 la gendarmerie perquisitionna le château sans résultat, les propriétaires étant alors suspectés de liens avec la Cagoule ; durant la Seconde Guerre mondiale un officier de la Wehrmacht y fut réquisitionné et aurait aidé un jeune du Theil à échapper au STO. Un atlas de la seigneurie, établi au XVIIIe siècle par un feudiste, a été conservé. Depuis 1989 les propriétaires actuels animent le château par diverses activités. Par arrêté du 19 avril 2021, l'ensemble du château a été inscrit au titre des monuments historiques.

La tradition locale rapporte que Jacques de Gouzolles disparut en pénétrant dans un souterrain après avoir aperçu, derrière une fissure du mur, une poule lumineuse et des œufs d'or ; malgré de nombreuses recherches, ni lui ni le trésor ne furent retrouvés, et son petit‑fils fit édifier la chapelle en son honneur. D'autres récits évoquent un fantôme qui promettait un trésor à un paysan retrouvé mort peu après, ainsi qu'une tentative de creusement menée la nuit de Noël interrompue par un ouragan ; la croyance en un trésor enfoui subsiste localement.

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