Château du Méjanel dans l'Aveyron

Château du Méjanel

  • 12150 Sévérac d'Aveyron
Château du Méjanel
Château du Méjanel
Crédit photo : JeanJeff2 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures ; cheminée monumentale à deux conduits de la grande salle au premier étage donnant au Sud (cad. C 739) : inscription par arrêté du 17 juin 1991

Origine et histoire

Le château du Méjanel est un repaire rouergat situé dans le hameau du Méjanel sur la commune de Recoules-Prévinquières, dans l'Aveyron en région Occitanie. Inscrit au titre des monuments historiques depuis le 17 juin 1991, il illustre les caractères architecturaux et défensifs des repaires construits aux XVe-XVIe siècles en Rouergue. Bâti avec des calcaires et dolomites du Lias affleurant à proximité, il s'intègre harmonieusement aux maisons anciennes du hameau et au paysage de la bordure du causse de Sévérac. Le Méjanel occupe une terrasse dominant de quelques mètres le ruisseau de Caissac, affluent de l'Olip, dans la haute vallée de l'Aveyron, à 2,5 km de Recoules-Prévinquières. Géologiquement, il se trouve à la limite nord du massif cristallin du Lévézou et au contact du plateau calcaire liasique du causse, avec des formations permo-carbonifères exploitées occasionnellement jusqu'en 1946. Le hameau, situé à 672 m d'altitude, est niché en contrebas des pentes boisées du Lévézou et à proximité du petit plateau calcaire de la Fageole, à végétation caussenarde. Le repaire, implanté sur son rocher d'assise, est une construction rectangulaire robuste composée de deux corps de logis reliés par une tour d'escalier et décalés d'un demi-étage. Il est flanqué au sud de deux longues tours et, à l'angle nord-est, d'une haute échauguette tandis que l'angle nord-ouest reste dépourvu de défense. La porte est protégée par une bretèche et l'édifice conserve de nombreux éléments défensifs du XVIe siècle, notamment meurtrières, bouches à feu et canonnières percées dans les tours et les murailles. On observe peu d'ouvertures au rez-de-chaussée pour des raisons défensives et de nombreuses fenêtres à meneaux aux niveaux supérieurs. Certaines meurtrières, notamment une fente verticale élargie d'une bouche à feu en partie basse de la tourelle sud-est, ont suscité des interrogations sur une origine plus ancienne ou un remploi possible. À l'intérieur, le château présente un bel escalier à vis en calcaire local, une cheminée monumentale ornée des armes de la famille du Claux au premier étage de l'aile sud, et une vaste cuisine voûtée au rez-de-chaussée. La toiture était à l'origine en lauzes calcaires (tioulas) ; elle a été remplacée par de l'ardoise sauf pour la tour d'escalier qui a conservé le matériau ancien et dont le sommet est voûté. Les maçonneries reposent sur un socle de calcarénites dolomitiques et sont exécutées principalement en moellons de calcaires liasiques recueillis localement, parfois peu résistants aux intempéries. Les encadrements de baies, la bretèche, l'escalier à vis et les cheminées sont en pierre de taille soignée, taillée dans la « pierre de Mézérac », une calcarénite dolomitique appréciée pour sa qualité. L'échauguette nord-est est presque entièrement bâtie en cargneules de l'Hettangien-Sinémurien, matériau léger et relativement crevassé choisi pour alléger cette partie en porte-à-faux. On relève aussi quelques blocs de gneiss et des moellons de conglomérat à galets de quartz rose issus du Lévézou et de formations plus anciennes. Pour les murs, les bâtisseurs ont majoritairement employé des moellons équarris ou bruts posés avec peu de mortier, tandis que les éléments structurants et décoratifs ont été appareillés avec soin. Les repaires comme le Méjanel se sont développés en Rouergue du XIIe au XVIe siècles : dispersés dans la campagne, ils abritaient la population des hameaux et offraient une défense contre les bandes armées, sans pouvoir résister à un siège prolongé. Construit apparemment au XVIe siècle, le château appartint aux du Claux (ou du Claus), dont les armes figurent sur la cheminée, puis passa par succession et ventes aux Micheau de Cabanes, fut acquis en 1784 par Jean-Pierre Maurel et a ensuite été transmis à la famille Bonnefous. En 1673, Jacques du Claux institua comme héritier Charles de Micheau, seigneur de La Coste et de Cabanes, d'où la transmission à la branche de Micheau de Cabanes. Des exploitations de couches de houille du Stéphanien, concentrées aux quartiers de la Bascule et de la Chapelle, ont produit au total entre 0,1 et 0,2 MT.

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