Origine et histoire du Château du Mirail
Le château du Mirail, situé à Brouqueyran en Gironde, est mentionné dès le XIIIe siècle. La plus ancienne attestation documentaire remonte à 1348, lorsqu’Edouard III autorisa Jean de La Tour, seigneur de Brouqueyran, à rétablir une maison forte « lieu détruit par les Français et les rebelles de Bazas » après la reprise des hostilités en Gascogne ; une première fortification sur le site aurait été détruite lors d’une sortie de la garnison de Bazas. Les éléments les plus anciens du château datent vraisemblablement de la seconde moitié du XIVe siècle. Au XVIe siècle, la famille de Laroque fit édifier la partie centrale flanquée de quatre tours. Épargné lors des guerres de Religion, l’édifice fut pris et dévasté pendant la Fronde, puis restauré et agrandi au cours du XVIIe siècle. Pillé pendant la Révolution, il perdit ses crêtes de tours en 1793. Au début du XIXe siècle, la propriété passa aux Marbotin ; sous le Premier Empire et la Restauration elle appartint à Jean-François-Laurent-Amédée Marbotin de Conteneuil puis à son fils Jean-Pierre-Henri-Amédée. La famille Marbotin vendit ensuite le domaine au baron Giresse de Labeyrie, qui fit des restaurations jugées discutables, notamment l’ajout d’un crénelage et de tours appendices. Entre 1830 et 1840, des corps de bâtiments annexes, parmi lesquels la chapelle et sa galerie d’accès, vinrent entourer plusieurs cours et compléter le noyau primitif. Vers 1840, le domaine passa à la famille Drouilhet de Sigalas ; par le mariage de Marie‑Antoinette de Sigalas, il entra dans la famille de Lambert des Granges, qui en est encore propriétaire. L’intérieur comprend des pièces ornées de lambris, des dessus de portes peints et des cheminées, dont une porteuse d’un relief représentant le Reniement de saint Pierre. La chapelle constitue l’un des plus beaux ensembles baroques de la région : elle présente une clôture de bois ajourée dont la porte est encadrée par les statues de la Justice et de la Force, et ses murs et plafonds sont garnis de lambris et de peintures, avec un retable. Le château et certains de ses éléments ont été classés au titre des monuments historiques par arrêté du 8 février 1990. Une lettre patente du roi Charles X, datée du 28 janvier 1826, décrit par ailleurs l’érection du domaine en majorat.