Origine et histoire du Château du Molant
Le château du Molant se situe au lieu-dit du même nom, à l'ouest de Bréal-sous-Montfort (Ille-et-Vilaine), entre la rivière Meu et son affluent le ruisseau de la Roche. L'ensemble, homogène et bien conservé, date de la deuxième moitié du XVIIIe siècle et a été construit d'après les plans de Louis de Brilhac en 1774-1775 pour la famille du Boberil. Le domaine comprend un château de plan rectangulaire avec un avant-corps central, des façades symétriques — la façade principale étant orientée à l'est — ainsi qu'une chapelle, une orangerie et les vestiges d'une ancienne chapelle. Le décor, modeste, est resté authentique et l'architecture conserve les dispositions et les matériaux d'origine. Le château abrite un très bel escalier en fer forgé daté de 1786. La chapelle, datée de 1779, comporte deux clochetons et un chevet à trois pans ; elle présente un vaisseau unique. L'orangerie se caractérise par des arcades en plein cintre et un fronton triangulaire. Les encadrements des baies sont en granite, tandis que quelques éléments de pierre de taille sont en calcaire. L'élévation comprend un étage de soubassement, un étage carré et un étage de comble ; l'avant-corps central compte deux travées avec un fronton triangulaire en façade avant et un fronton courbe en façade arrière. La toiture est formée de longs pans brisés avec croupes. L'environnement — jardin, allée et bois — a été également bien conservé. Des éléments plus anciens subsistent dans les dépendances : une charpente et certains percements remontent à la fin du Moyen Âge, et les plans de 1784 et 1824 signalent au nord de la cour un autre bâtiment rectangulaire plus allongé. La seigneurie du Molant est attestée dès le XIVe siècle ; elle appartenait aux Lévesque (1388 et 1427), aux d'Ust (1513) et passa aux du Boberil en 1562 par le mariage de Françoise d'Ust avec Vincent du Boberil. René-Henry du Boberil, né en 1730 et fils de René-Marie du Boberil et de Jeanne-Emilie Pinot de la Gaudinaye, était vivant en 1788 ; son fils René-Joseph émigra lors de la Révolution et le domaine fut vendu comme bien national en 1793, puis racheté par sa sœur, Madame de Kergu. Un procès-verbal de 1793 signale, près du vivier, une grande cour comprenant une partie de l'emplacement de l'ancien château et mentionne la présence d'un colombier à l'emplacement de l'actuelle orangerie, déjà figuré sur le plan de 1784. Le château et ses dépendances ont été classés au titre des monuments historiques le 9 septembre 1993.
