Origine et histoire du Château du Monay
Le château du Monay, situé à Saint-Eusèbe en Saône-et-Loire, a été reconstruit aux XVIIe et XVIIIe siècles sur l'emplacement d'un ancien château du XIIIe siècle dont subsistent quelques éléments. Il a fait l'objet d'une inscription partielle au titre des monuments historiques par arrêté du 10 juin 1993, concernant les façades, les toitures et l'escalier. Le fief de Monay, confondu autrefois avec celui de Gratoux, fut donné en 1311 par Hugues V de Bourgogne à Girard de Châteauneuf, premier seigneur de Monay; son fils prit par la suite le nom de Monay. En 1364, les Grandes Compagnies s'emparèrent de la maison forte de Monay, que le duc de Bourgogne fit racheter pour 6 000 florins. Vers 1376 Jeannotte de Monay épousa Gaudeffrin Canecéon; leurs fils Hugues et André héritèrent de Monay vers 1404 et prirent également ce nom. Par alliance et héritage, Jean de Torcy devint seigneur de Monay en 1503; la seigneurie resta dans la famille de Torcy jusqu'au commencement du XVIIe siècle, puis passa à la famille de Damas d'Antigny. Au XVIIIe siècle, la seigneurie alla par alliance à la famille de La Magdeleine de Ragny, qui la vendit en 1763 à la veuve de Claude Carré, président au présidial d'Autun; en 1789 elle appartenait encore à la famille Quarré au moment de la Révolution. Après la Révolution, le château et la ferme de Monay furent acquis en 1805 par la famille Duréault, originaire de Moroges; à la suite d'une alliance en 1876, la propriété passa ensuite dans la famille Lorenchet de Montjamont et, en 1985, elle est indiquée comme appartenant au général Bernard Lorenchet de Montjamont (1935-2016). Propriété privée ouverte uniquement sur demande, le château se trouve sur un monticule entouré de prés; l'ancien donjon a disparu, mais deux corps de bâtiments en équerre subsistent, avec une tour carrée à l'angle, les parties les plus anciennes datant du XIIIe siècle. D'importantes restaurations réalisées aux XVIIe et XVIIIe siècles ont modifié certains dispositifs défensifs : le pont-levis a été remblayé et remplacé par un pont de pierre, et les fossés subsistent sur la moitié du pourtour. À l'intérieur, les pièces sont de grandes dimensions et ornées de plafonds à la française; les caves et les greniers sont spacieux et la chapelle, plusieurs fois restaurée, a été transformée en atelier. Pour approfondir l'histoire du lieu, on peut consulter E. Fyot, "Monay, son château et ses seigneurs", Mémoires de la Société Éduenne, vol. 27 (1899), pp. 33-46; on se reportera également aux listes et portails consacrés aux châteaux de Saône-et-Loire, aux châteaux de France et aux monuments historiques.