Origine et histoire du Château du Parangon
Le château de Parangon, situé 68 rue de Paris à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), a été construit dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Il appartient aujourd'hui au conseil départemental du Val-de-Marne et abrite des services sociaux départementaux. Les ferronneries de l'escalier et des balcons datent de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, et une aile nord en retour d'équerre a été ajoutée après 1810 selon le cadastre. Le domaine comprenait, outre le château, un parc et de nombreuses dépendances — cour, jardin, écurie, remise, potager, étable, volière, poulailler, faisanderie et serre. Parmi ses éléments remarquables figurent les façades et les toitures du corps principal et de l'aile en prolongement, ainsi que le portail sur la rue de Paris ; le château a été inscrit à l'inventaire des monuments historiques en 1976. Construit par la famille Amelot sur le territoire de la paroisse de Saint-Maur hors La Varenne, il porta d'abord le nom de Maison des Champs et ses jardins furent dessinés par Le Nôtre. En 1658 il appartenait à Madame de Chaumontel puis, vers 1670, il devint la propriété de la comtesse de La Fayette, qui y séjournait l'été, y reçut Madame de Sévigné et Boileau et y rédigea une partie de La Princesse de Clèves à partir de 1672. À la fin du XVIIe siècle, le château appartint à Jean-Jacques Amelot de Chaillou. La parcelle fit ensuite partie de la commune nouvelle de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, devenue Joinville-le-Pont en 1831. À partir de 1857, le docteur Louis-Ferdinand Rousseau y transféra l'école d'enseignement libre qu'il avait fondée en 1832 ; l'établissement comptait 320 élèves en 1869. Sous la direction successive des Rousseau, l'école introduisit un enseignement technique et professionnel et, en 1902, fut transformée en école pratique coloniale agricole, commerciale et industrielle. L'école accueillait des élèves d'Afrique, des Antilles, d'Extrême-Orient, de France et quelques-uns des États-Unis ; la formation de deux ans comprenait notamment botanique coloniale, chimie appliquée, agriculture, arboriculture, horticulture, comptabilité, électrotechnique, météorologie, hygiène, médecine pratique, art vétérinaire, arpentage et langues étrangères. Des activités pratiques, comme une magnanerie installée dans le parc par Henri et Louise Rousseau, permettaient l'apprentissage de la sériciculture. L'école cessa ses activités avec le début de la Première Guerre mondiale ; en 1917 le château devint un établissement sanitaire pour militaires américains jusqu'en 1920, puis l'activité sanitaire fut assurée par des religieuses dans l'entre-deux-guerres et l'après-guerre. Après la Seconde Guerre mondiale, le château fut aménagé pour accueillir un centre pour personnes handicapées dans la seconde moitié du XXe siècle, puis un foyer de l'enfance de 1975 à 1991. Une partie du parc a été divisée entre le conseil général et la ville de Joinville-le-Pont, la commune aménageant un parc public d'environ 10 500 m² ; l'extension inaugurée le 30 avril 2011 a vu la création de l'allée Aimé Césaire. L'école primaire du Parangon, établissement public municipal, a été inaugurée en 1994 sur le terrain précédemment occupé par les serres municipales.