Période
2e moitié XVIIIe siècle, 3e quart XIXe siècle
Patrimoine classé
Tour du château du Parc. Façades et toitures des bâtiments de la manufacture royale, à savoir : pavillon du portier et logement d'ouvriers, à l'entrée de la cour (actuels bâtiment d'accueil et bureaux de la caserne des sapeurs-pompiers) ; aile des tisserands (actuelle caserne des sapeurs-pompiers) ; aile des teinturiers (transformée en habitation dans la seconde moitié du XIXe siècle) , et à l'intérieur de celle-ci au rez-de-chaussée de la partie nord : le grand escalier, le cabinet de travail et le grand salon ; logis dit aussi Château-Rivière. Certaines parties de la manufacture du Second Empire et de ses annexes, à savoir : façades et toitures des pavillons de gardiens ; façades et toitures des pavillons de logements et de bureaux bordant l'allée d'accès ; façades et toiture de l'aile nord du bâtiment cadastré DN 33 ; façades et toitures des pavillons d'administration ; bâtiments industriels et passerelles en totalité ; voies de circulation et cours (cad. DN 27, 28, 31, 33 à 36, 559, 560, 562, 565, 577, 583, 584, 593, 609, 610) : inscription par arrêté du 12 décembre 1996
Origine et histoire du Château du Parc
Implantée au centre d'une région à forte vocation lainière, la manufacture de drap du château du Parc illustre la transition de la manufacture traditionnelle à l'usine moderne. Elle conserve, juxtaposés sur un même îlot bordant l'Indre, des témoignages architecturaux de cette mutation. En 1751, un drapier de Lodève installe dans l'ancien château médiéval du Parc, dépendant du domaine royal, une manufacture privilégiée pour la fabrication des draps de troupe. Dès sa création, l'entreprise et ses bâtiments répondent à une conception d'ensemble réfléchie : site hydraulique bien adapté, vastes ateliers à ordonnance simple et régulière, spécifiquement conçus pour l'activité drapière et visant à concentrer le travail tout en assurant la qualité. La manufacture représente une étape vers la production concentrée, compromis entre le regroupement sous un même toit des processus et le maintien d'un grand nombre d'artisans à domicile. Tenue par des entrepreneurs, dont certains provenaient des grands centres de fabrication du Midi et des Ardennes, elle adopta à plus modestes échelles les méthodes des importantes places drapières du royaume. L'entreprise connut cependant des difficultés. Son rachat en 1856 par Pierre Balsan, originaire de Lodève, changea son visage : entre 1860 et 1867 il fit édifier, à l'ouest du premier ensemble, une nouvelle usine de six hectares où la production traditionnelle du drap de troupe fut maintenue avec succès. L'emploi de la machine à vapeur permit la création d'établissements de grande ampleur, composés de constructions vastes et lumineuses, de faible hauteur d'étage et organisées selon un plan symétrique dicté par la logique productive et les contraintes techniques. Ces bâtiments sont caractéristiques de l'architecture manufacturière des débuts de l'ère industrielle, conciliant esthétique, fonctionnalité et innovations techniques. La perspective était axée sur la cheminée et le pavillon des machines, au cœur de l'établissement, l'une des plus précoces expressions du triomphalisme dans l'architecture industrielle du XIXe siècle. La diffusion de la construction métallique et la multiplication des sheds, liées à l'essor de l'entreprise, accentuèrent son caractère usinier sans effacer sa dimension de manufacture de transition du Second Empire. L'usine figura longtemps parmi les plus modernes et importantes de France. Elle influa sur l'urbanisation de la partie ouest de la ville en favorisant la construction de maisons individuelles pour les ouvriers, la création d'écoles et l'organisation de rues orthogonales reliant ces équipements à l'établissement. Le déclin de l'activité traditionnelle du drap cardé et la reconversion vers la production de non-tissés entraînèrent un morcellement progressif de la propriété. La fermeture de l'usine en 1991 provoqua la désertification d'une grande partie de l'îlot. Le château du Parc, dit château Balsan, est situé à Châteauroux (Indre), dans le parc Balsan entre l'IUT et le centre universitaire supérieur ; il est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 12 décembre 1996.