Origine et histoire du Château du Parc
Le château du Parc-Soubise appartient à la famille de Chabot depuis 1784. La famille de Chabot, d’origine bas-poitevine, est une maison de chevalerie dont l’ancienneté est attestée à partir de 1269 ; elle a donné naissance à plusieurs branches, notamment celles des barons de Retz, des barons de Saint-Gelais et des barons et comtes de Jarnac, puis à la branche des Rohan-Chabot par le mariage d’Henri Chabot avec Marguerite de Rohan. Le château se situe sur la commune de Mouchamps, près des Herbiers et du Puy du Fou, au cœur du bocage vendéen, dans le département de la Vendée, en Pays de la Loire.
Par mariage entre Valence de Lusignan et Guillaume de Parthenay en 1247, le domaine devint la demeure principale de la famille de Parthenay-L’Archevêque. À la Renaissance, Michèle de Parthenay L’Archevêque, dame du Parc-Soubise, fut secrétaire et chambellan d’Anne de Bretagne puis gouvernante de Renée ; sa conversion au calvinisme fit du Parc-Soubise un des hauts lieux du protestantisme en France. Après la mort de Jean V de Parthenay (1566), le domaine passa, par la petite-fille Catherine de Parthenay, dans la famille de Rohan à la suite de son second mariage avec René de Rohan ; Catherine y tint une cour brillante fréquentée notamment par Henri de Navarre, François Viète et Agrippa d’Aubigné.
Les guerres de Religion se poursuivirent après l’édit de Nantes et le Parc-Soubise devint un centre de la rébellion protestante contre le roi Louis XIII, dirigée par Henri de Rohan, fils de Catherine et de René. Les guerres huguenotes, qui s’achevèrent par la défaite protestante lors du siège de La Rochelle, entraînèrent la décision du cardinal de Richelieu de démanteler les châteaux des chefs protestants : le Parc-Soubise et ses défenses furent ainsi démantelés. Par la suite, à la mort d’Henri II de Rohan, le domaine entra dans la famille de Rohan-Chabot par le mariage de Marguerite de Rohan avec Henri de Chabot.
Le château tomba en désuétude, fut vendu et rasé en 1771 ; un nouvel édifice du XVIIIe siècle fut alors élevé par le protestant Pierre Bonfils, écuyer et secrétaire‑conseiller du roi, qui le revendit ensuite. Le 24 décembre 1784, Charles-Augustin, comte de Chabot, racheta le domaine, acheva les travaux et y établit sa résidence. La Révolution et l’insurrection vendéenne marquèrent profondément le site : le 31 janvier 1794, la colonne infernale de Lachenay massacra deux cents personnes dans la cour du château et incendia le bâtiment. Rentré d’exil, le comte de Chabot conserva le château dans l’état, en souvenir de ces événements tragiques ; il ne fut restauré que partiellement, son toit protégeant aujourd’hui les ruines. Augustin Prudent de Chabot-Duparc deviendra maire de Mouchamps.
Sur le plan architectural, le château fort primitif fut démantelé sous Richelieu ; il subsiste des communs du XVIIe siècle — grange, grenier et cellier — attribués à Catherine de Parthenay L’Archevêque. Le château du XVIIIe siècle, édifié par Pierre Bonfils, reposait en partie sur les fondations de l’ancien château et fut détruit lors des événements révolutionnaires de 1794. Le site et son parc sont inscrits au titre des sites depuis l’arrêté ministériel du 5 janvier 1977 ; les façades, toitures, le grand escalier, la chapelle (hors décors) et la maison de Tournebride font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 23 décembre 1987, tandis que les communs et les décors intérieurs de la chapelle sont classés depuis l’arrêté du 14 février 1989.
Propriété de la SCI du Parc Soubise, dont le comte de Chabot est membre, le domaine accueille depuis 2018 des occupants dans les communs, qui ont été « castellisés » au fil des siècles par la famille Chabot. Pour valoriser le patrimoine, des gîtes et des salles ont été aménagés ; le cinéaste Robert Bresson y a tourné Lancelot du Lac (1974) et le parc accueille un festival de théâtre tous les deux ans en août, ayant également accueilli pendant plus de vingt ans la fête de la vénerie.