Origine et histoire du Château du Petit Montjeu
Le château du Petit Montjeu, dit Le Petit Montjeu, est un édifice du XVIIe siècle situé dans la commune d'Autun ; il est partiellement inscrit au titre des monuments historiques. Commandité par le président du Parlement de Bourgogne Jeannin, il a fait l'objet de deux campagnes de construction (1615-1620 et 1669) et l'élévation d'une tour néogothique entre 1858 et 1866. Classé plutôt comme un grand manoir de plaisance que comme une forteresse, il se trouve au sud de la ville, dans l'actuelle rue du Faubourg-Saint-Blaise, et est entouré d'un mur et d'un parc. La propriété est bordée à l'ouest par la rue du Faubourg-Saint-Blaise et au sud par le chemin de la Mine et le chemin de Montjeu ; l'entrée principale se situe au nord, à la convergence de la rue et du chemin de la Mine. Orienté presque est-ouest et adossé aux montagnes qui dominent la ville, le château était à l'origine un corps de logis rectangulaire auquel on a ajouté une aile à l'est. La façade sud présente un escalier double à balustres menant à un perron encadré par deux colonnes coiffées d'un dôme, sous lequel est inscrit « quisque suos patimur manes ». En 1866, un pavillon avec échauguette et une tour d'inspiration gothique furent ajoutés côté ouest ; cet ajout présente une élévation supérieure à celle du corps principal. Propriété aujourd'hui destinée à la location de prestige, le bâtiment a été entièrement rénové au milieu des années 2000 et accueille des appartements, certains en duplex ; il n'est pas ouvert à la visite.
Le site de Montjeu-en-Autun existait avant le XIVe siècle comme une entité distincte hors des remparts et constituait une seigneurie couvrant les faubourgs Saint-Blaise et Saint-Pancrace, relevant des seigneurs de Riveau et issu de la vieille châtellenie de la Thoison avec Montjeu-en-Montagne. Vers 1310, Perrin d'Ostun, fidèle du duc de Bourgogne, devint seigneur de Montjeu-en-Autun ; en 1556 mourut Hugues III de Montjeu. Le 4 avril 1596, le président Jeannin acquit la seigneurie de Montjeu-en-Autun pour 1 000 écus, après avoir acquis Montjeu-en-Montagne en 1586 ; il renonça à l'ancienne demeure féodale de Riveau, située à l'angle de l'actuelle rue Rivault et de la ruelle Saint-Georges, pour faire bâtir Le Petit Montjeu, achevé en 1620. En 1655, Nicolas Jeannin de Castille obtint le marquisat pour ce fief, dix ans avant le Grand Montjeu. Le château fut le lieu de décès de personnalités : Louise-Françoise de Bussy-Rabutin le 26 février 1716 et Alphonse-Henri de Lorraine, prince d'Harcourt, le 19 janvier 1719 ; à la Révolution, la rue Rivault porta brièvement le nom de Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, propriétaire des deux Montjeu. En 1883, la comtesse de Mac-Mahon, belle-sœur du président Mac-Mahon, y décéda et, à la fin du XIXe siècle, les héritiers Mac-Mahon en étaient encore propriétaires. À la fin du XXe siècle, l'entretien du château, alors propriété du comte J. de Hauteville, avait été négligé ; les façades et toitures du château et des communs ainsi que le porche et son escalier font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 22 septembre 1994.
Les principales sources d'information sur le Petit Montjeu incluent les travaux de l'Association « Nos Ancêtres Autunois » (Lire les rues d'Autun), Henri Ballande (Le Président Jeannin, 1542-1623), Denis Grivot (Autun), Harold de Fontenay (Autun et ses monuments) ainsi que plusieurs portails régionaux et nationaux consacrés aux châteaux et monuments historiques.