Origine et histoire du Château du Pont-de-Varenne
Le château du Pont‑de‑Varenne se situe à Louresse‑Rochemenier (Maine‑et‑Loire), au bord de l'ancienne voie de Doué‑la‑Fontaine à Gennes, au niveau du ruisseau de Maliverne qui formait autrefois un étang devenu marais ; le franchissement se faisait par un gué et fut facilité en 1830 par la pose d'une pierre du dolmen de la Pierre Couverte. Le domaine dépendait au XIe siècle de l'abbaye Saint‑Florent de Saumur, cité pour la première fois dans un acte de 1055, puis fut échangé vers le milieu du XIIe siècle à des seigneurs particuliers ; il relevait du Grand Launay en la paroisse Saint‑Pierre de Doué‑la‑Fontaine et appartenait à la famille Serpillon au XVe siècle. Construit à la limite des XVe et XVIe siècles, le château est bâti sur un terre‑plein carré flanqué de trois tours d'angle et entouré de douves alimentées par la Varenne, qui s'achève au nord par un étang ; une quatrième tour figurait sur un plan antérieur à 1788 et un pont‑levis mobile subsista jusqu'à la moitié du XXe siècle. Il présente deux ailes en retour d'équerre formant un U déséquilibré : le logis principal au nord, de style Renaissance, porte un pavillon central du début du XVIe siècle accolé à une chapelle campanilée en pierre à voûtes Plantagenêt, dédiée à la Vierge et à Sainte Suzanne, fondée par René Thoisnon le 21 décembre 1530. La seconde aile, orientée sud‑est, abritait au XVIIIe siècle les communs et servitudes (cuisine, bûcher, logements de domestiques) et une petite aile tronquée a été ajoutée à l'ouest. Malgré son allure médiévale, l'ensemble semble conçu comme lieu d'agrément : il est organisé par une succession de cours, avec une avant‑cour fermée au nord donnant sur les douves, l'ancien emplacement du pont‑levis et une cour d'honneur quadrilatère entourée par les logis. Les intérieurs et l'aile sud ont été remaniés aux XVIIIe et XIXe siècles, la chapelle a fait l'objet d'une importante restauration au XIXe siècle (chapiteaux des colonnettes et culs‑de‑lampe) et la terrasse semble aussi dater du début du XIXe siècle. D'après l'inventaire de 1788 dressé par le fermier Augustin Grignon, l'état du château était alors dégradé, avec portes et croisées défectueuses, murs lézardés et carreaux manquants. Jean‑François Merlet, propriétaire en 1796, fit entreprendre d'importants travaux de remise en état et de restauration, détruisit un bâtiment de servitudes reliant la tour nord à la volière et apposa sur le pavillon principal une girouette marquée de la lettre M. Une boulangerie, une étable et une remise furent construites entre 1800 et 1812 puis remaniées entre 1830 et 1836 par la famille Genet, qui développa progressivement une basse‑cour et exploita potager, verger, vignes et pressoir permettant l'autosubsistance du domaine. Le parement crépi du château contribue à homogénéiser les multiples ajouts et restaurations réalisés au fil des siècles, et des travaux de restauration ont été entrepris à la fin du XXe siècle. Le monument a été inscrit à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 20 décembre 1973. La propriété passa, après les Serpillon, aux familles Thoisnon, de Courtavel et de Charbonnier, puis à Joseph François Foullon, baron de Doué ; elle revint ensuite par alliance à la famille Genet et passa aux Rothé, dont les descendants demeurent aujourd'hui propriétaires. Parmi les titulaires successifs figurent notamment René Thoisnon et sa veuve Ysabeau de Rezay, Jacques de Courtavel, Suzanne Thoisnon, Marie Lusignan de Saint Gelais marquise de Pezé, René de Courtavel marquis de Pezé, le chevalier de Charbonnier, le général Alexandre Antoine Gérard Genet, Elisabeth Merlet, Eugenie Genet, le général Rothé et le capitaine Louis Rothé.