Origine et histoire du Château du Repaire
Le château du Repaire se situe dans la vallée de la Manore, sur la commune de Rougnac (Charente), et s’appuie sur une digue qui retient un étang, ce qui confère au site un caractère pittoresque. Sa construction a commencé au XIIe siècle et les propriétaires sont connus depuis le règne de Louis IX ; le château actuel est attesté au nom d’Hélie Arnaud en 1238. Par mariages et héritages, il passe ensuite à Jean de Birac en 1454, puis aux familles Raymond, Ranconnet et Galard de Béarn, qui deviennent seigneurs du Repaire et le conservent jusqu’à la Révolution. À cette époque, les terres, qui couvraient plus de 1 000 hectares, ne totalisent plus que 160 hectares et le château est déjà en mauvais état ; il revient ensuite aux Vassoigne puis, par mariage, aux Roffignac, propriétaires au début du XXe siècle. Proche de la ligne de démarcation, le château a servi de siège à la Kommandantur pendant la Seconde Guerre mondiale.
L’ensemble résulte d’aménagements successifs : un châtelet d’entrée et une partie du logis appartiennent au XVe siècle, le donjon circulaire et son décor datent de la fin du XVIe siècle, le logis et divers aménagements relèvent du XVIIIe siècle, tandis que les communs ont été transformés au XIXe siècle. Les bâtiments s’organisent autour d’une cour en plan en U, le logis occupant le côté sud et la base de ce plan, prolongé par une aile en saillie au sud‑est ; diverses tours défendent le front ouest et l’on voit les fondations de deux autres tours, au nord et à l’extrémité sud‑est du logis. Le châtelet d’entrée, placé en biais entre les communs et la terrasse et accosté d’une tour, s’atteint par un pont dormant ; il s’ouvre sur une terrasse bordée d’arcades du XVIIe siècle. Un chemin de ronde couvert se prolongeait jusqu’à la grosse tour, remplacé sur une grande partie par un garde‑corps en fer forgé.
Le logis, de plan en L, se compose de trois blocs correspondant à ces différentes campagnes : une partie médiévale avec une aile sud et un corps de logis du XVIIIe siècle ; une galerie donne sur la terrasse. Parmi les éléments remarquables figurent une imposante tour ronde crénelée avec mâchicoulis, une tour d’escalier, une tour du XVIe siècle dont le linteau porte les trois blasons des Raymond, Ranconnet et Galard de Béarn, une grande cave voûtée et une échauguette dominant les douves. Le logis conserve encore des dallages en tomettes anciennes et des plafonds d’époque. Le châtelet d’entrée, l’aile ouest des communs, le logis, la terrasse et la tour ont été inscrits au titre des monuments historiques le 14 avril 1997.