Origine et histoire
Le château du Rouret se situe chemin le Vieux-Rouret, aussi appelé chemin des Ribes, au Rouret dans les Alpes-Maritimes. Après la reprise du territoire par Guillaume le Libérateur sur les Maures en 973, des terres furent distribuées et, vers 1038, Rainouard, un proche des princes d'Antibes, seigneurs de Grasse, fit ériger un premier château sur le site. Vers 1230, le comte de Provence entreprit de reprendre le contrôle de la Provence orientale ; le château fut alors assiégé par un capitaine du comte et détruit, puis un nouveau bâtiment fut reconstruit à l'emplacement actuel. La population se regroupa autour du site, mais en 1400 il était inhabité ; la seigneurie resta un fief de la maison de Grasse. Le château actuel, de style provençal, a été élevé dans le dernier tiers du XVIIe siècle, après 1671 ; le 3 mars 1672 la veuve de Charles de Geoffroy fit hommage au roi pour son fils Charles II de Geoffroy au sujet de la terre du Rouret, achetée à Alexandre de Julianis. Un descendant, Joseph-Louis de Geoffroy du Rouret (29 avril 1748–15 mai 1816), entra dans la marine royale, prit part à l'escadre de l'amiral d'Estaing pendant la guerre d'indépendance américaine en 1782 et atteignit le grade de contre-amiral ; émigrant en 1792, son château fut saisi comme bien d'émigré et vendu le 15 fructidor an IV à Trophime Roux et Jean-Joseph Roux, puis transformé en huilerie. La propriété fut ensuite acquise par Antoine Roubaud ; sa veuve la céda à Pierre Gabriel Agard le 29 mars 1853. Le tiers occidental du château fut reconstruit au XIXe siècle. Après 1918, un descendant de la famille Agard proposa la vente à M. du Rouret, mais le domaine fut finalement vendu le 29 juillet 1926 à Madame Anne Riquet de Caraman-Chimay (1901–1977), épouse du prince Charles‑Casimir Poniatowski ; Michel Poniatowski, ancien ministre d'État, a également habité le château. Les couvrements voûtés ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 12 juin 1992 ; les façades, les toitures, l'escalier avec sa cage et son décor, la cheminée en gypserie du rez-de-chaussée, la voûte peinte du rez-de-chaussée et le plafond peint du premier étage ont été classés le 22 novembre 1994.
