Château du Sendat à La Réunion dans le Lot-et-Garonne

Château du Sendat

  • 47700 La Réunion
Château du Sendat
Château du Sendat
Château du Sendat
Château du Sendat
Crédit photo : Rsm47 - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1200
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
Fin du XIe siècle
Maison-forte initiale
XIIIe siècle
Construction primitive
XVe siècle
Vestiges médiévaux
XVIIe siècle
Remaniement majeur
17 avril 1806
Décret sur Beyrac
1851-1867
Restauration par Duban
22 novembre 1996
Inscription MH
8 décembre 2003
Classement MH
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Le château (cad. C 522) et ses communs et dépendances (cad. C 520, 342, 343) , en totalité : classement par arrêté du 8 décembre 2003 ; Château du Sendat : en totalité les jardins, parcs, allées et perspectives composant le domaine rapproché du château ainsi que le système hydraulique alimentant le château et le domaine rapproché, fontaine de la Maronde au nord et, au sud, le site de captage du Catic avec l'aqueduc souterrain qui traverse les parcelles forestières et alimente le réservoir du château, tel que délimités par un liseré rouge sur le plan annexé à l'arrêté (cad. B 515 à 519, 521, 523, 524, 526, 529, 313, 341, 344, 345, 548, 549 ; C 138, 142, 144, 148, 290, 291, 299, 300, 359) : inscription par arrêté du 30 juin 2016

Personnages clés

Félix Duban Architecte responsable de la restauration du XIXe siècle.
Poton de Xaintrailles S’est arrêté au château en allant rejoindre Jeanne d’Arc.
La Hire S’est arrêté au château en allant rejoindre Jeanne d’Arc.
Blaise de Monluc A séjourné au château en 1561.
Henri-Léon Edmond de Morin Baron du Sendat, commanditaire de la restauration par Félix Duban.
Léo Drouyn A réalisé des dessins du château avant et après la restauration.
Auguste-Hyacinthe Debay Sculpteur ayant travaillé sur la cheminée de la bibliothèque.
Henri-Auguste Fourdinois Ébéniste ayant réalisé du mobilier pour les pièces de réception.
Henri-Léonard Wassmus Ébéniste ayant réalisé du mobilier pour les pièces de réception.

Origine et histoire

Le château du Sendat, situé sur la commune de La Réunion (Lot‑et‑Garonne), présente des vestiges d’un édifice de la fin du Moyen Âge et un château largement remanié au XVIIe siècle, fortement restauré par Félix Duban au milieu du XIXe siècle. Le décor et le mobilier participent de l’unité du lieu. Du château médiéval subsistent des portions des fronts ouest et est avec leurs tours circulaires, qui bordent une cour intérieure limitée au nord par un bâtiment du XVIIe siècle. Une maison‑forte existait dès la fin du XIe siècle ; l’édifice primitif a été construit au XIIIe siècle, reconstruit en grande partie au XVIIe siècle puis transformé par Félix Duban entre 1851 et 1867. Poton de Xaintrailles et La Hire s’y arrêtèrent en allant rejoindre Jeanne d’Arc, et Blaise de Monluc y séjourna en 1561.

Sous l’Ancien Régime, le domaine du Sendat et ses annexes formaient une cure du diocèse d’Agen, relevant de l’archiprêtré de Cayran, les nominations relevant de l’évêque ; la réorganisation révolutionnaire supprima l’église du Sendat dans le projet de 1792, puis l’érigea en succursale du canton de Casteljaloux lors de l’Organisation de 1803. La paroisse primitive semble avoir été Saint‑Martin de Myranes, citée dès 1326, remplacée ultérieurement par l’église du Sendat voisine du château. L’annexe de Couthures, donnée au XIIe siècle à l’abbaye de La Sauve par Élie de Castillon et citée dans une bulle de Célestin III (1197), fut plus tard unie au prieuré de Monheurt ; elle demeura cependant annexe du Sendat sans titre légal après 1803. L’église de Beyrac, autrefois annexe d’Anzex, fut supprimée puis érigée en annexe du Sendat par décret le 17 avril 1806. Les anciennes paroisses du Sendat, de Couthures, de Beyrac et de Loupiac ont formé la commune de La Réunion, le territoire de la paroisse actuelle correspondant à celui de la commune.

Le château a appartenu successivement à trois grandes familles : les Montlezun, les Montesquiou puis les Morin. En 1622 Jean‑Charles de Montesquiou, baron du Sendat, fut impliqué dans la mort d’un capitaine protestant et, condamné par contumace puis gracié, dut vendre ses biens en raison des frais et indemnités. Un arrêt du parlement de Bordeaux de 1626 mentionne l’adjudication de la baronnie, qui fut finalement subrogée à François de Morin, conseiller au Parlement de Guyenne ; une lettre de 1628 le désigne comme seigneur du Sendat. La maison de Morin se succède ensuite sur la seigneurie : Jean I de Morin, François de Morin (qui reçut au Sendat le duc de Bouillon et le maréchal de Turenne en 1660), Jean II de Morin, Jean Benjamin de Morin, Jean III de Morin (décédé en 1753), puis Jean Henri et Pierre Barthélemy de Morin. Henri‑Léon Edmond de Morin, baron du Sendat, propriétaire après un partage familial et conseiller général du Lot‑et‑Garonne, obtint en 1862 la confirmation de son titre de baron héréditaire et, grâce à la fortune de son épouse Marie‑Eugénie Gailleton, entreprit la modernisation du château en faisant appel à Félix Duban en 1851. Le domaine passa ensuite par héritage à Mme Vatin‑Pérignon, qui le vendit en 1923 à M. Maubourguet ; sa fille Éliette Maubourguet épousa Jacques Lemoîne, fondateur du journal Sud Ouest.

Deux dessins de Léo Drouyn, commandés par Henri de Morin, illustrent l’état du château avant et après l’intervention de Félix Duban. L’architecte, sollicité au printemps 1851, vit son chantier retardé par ses autres engagements ; les décisions de restauration furent arrêtées fin 1852 et les travaux de gros œuvre débutèrent en 1853 sous la direction de Leroy, avec Nicolas‑Eugène Lambert comme inspecteur. Duban conserva le plan général mais suréleva les ailes pour augmenter la surface des salles de réception, redessina la silhouette en affirmant de grands toits, ajouta des mâchicoulis et des toits coniques aux tours tout en maintenant la dissymétrie, et agrandit l’entrée. Il aménagea une galerie au premier étage de l’ancienne aile ouest et proposa des cheminées « irrégulières, fantasques » inspirées de celles du château de Blois. À l’intérieur, il transforma les appartements de l’aile centrale en enfilades de réception — salle à manger, salon, galerie — en ajoutant un billard et un petit salon, tout en réservant l’autre moitié du logis et l’aile est aux appartements privés. Dans la tour sud‑est, sans communication directe avec les appartements, il plaça une chapelle au rez‑de‑chaussée et une bibliothèque à l’étage ; ces dernières parties furent achevées vers 1864 sous la direction de Lecœur. Duban fit travailler le sculpteur Auguste‑Hyacinthe Debay pour la cheminée de la bibliothèque et confia le mobilier des pièces de réception à des ébénistes parisiens renommés, dont Henri‑Auguste Fourdinois et Henri‑Léonard Wassmus.

Les allées d’accès, les parterres, le réservoir ainsi que les façades et toitures des communs ont été inscrits au titre des monuments historiques le 22 novembre 1996 ; le château, avec ses communs et dépendances, a été classé le 8 décembre 2003. L’édifice associe des traits de château fort — fronts nord et sud avec tours circulaires bordant la cour intérieure — à un bâtiment du XVIIe siècle fermant la cour à l’ouest ; cette aile est cantonnée de deux pavillons et présente, côté cour, un avant‑corps central. Une galerie à étage borde le front nord et le style néo‑gothique du XIXe siècle y est très présent.

Liens externes