Origine et histoire du Château du Terreau
Le château du Terreau se situe sur la commune de Vérosvres en Saône‑et‑Loire, au pied de la colline du bourg. L’ensemble — château, dépendances, chapelle, portail, douves et pont, ainsi que le parc à la française, sa charmille et les éléments architecturaux et décoratifs — est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 28 décembre 1984. Cerné de fossés asséchés, le bâtiment principal comprend un corps de logis flanqué de deux ailes en retour d’équerre qui encadrent une cour. Les toits sont à croupes ; les élévations comportent un rez‑de‑chaussée, un étage percé de baies à linteau en arc segmentaire et un étage de comble éclairé par des lucarnes à pignon découvert. La baie centrale de la façade donnant sur la cour d’honneur est encadrée de pilastres portant un fronton cintré et flanquée d’ailerons. La façade ouest est cantonnée de deux tours rondes à base légèrement talutée, vestiges de l’ancienne forteresse ; à la tour sud‑ouest s’accole une tourelle circulaire coiffée d’un toit conique. Une terrasse à balustrade, reliée au parc par un large pont de pierre, occupe l’espace entre ces deux tours. Adossé à l’aile nord, un pavillon du XIXe siècle comprend un sous‑sol, deux étages carrés, un étage attique et un étage de comble sous un toit brisé ; il est percé à l’est d’une haute porte‑fenêtre en plein cintre ouvrant sur un balcon courbe à appui‑corps en fer forgé. L’ensemble est précédé d’un portail centré dans une grille ; les piédroits en bossage sont surmontés de lions qui portent les armoiries des Thibaud de Noblet et des Saulx‑Tavannes. Le château demeure une propriété privée et ne se visite pas.
La terre appartient à la famille de Lespinasse au XIVe siècle, puis passe à Pierre Dubois d’Andelot en 1461 ; à la fin du XVe siècle le fief revient à Pierre Le Roux. Le château est pillé en 1570 et une nouvelle tour est construite en 1594. Aux débuts du XVIIe siècle, les Thibaud de Noblet succèdent aux descendants de Pierre Le Roux et conservent la seigneurie jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Vers 1787, Claude‑René‑François Thibaud de Noblet, marquis des Prez, rebâtit intégralement le château à l’exception de la tour ouest ; il possède également le château de Thorigné‑en‑Charnie. Nommé député suppléant de la noblesse du Baujolais en 1789, il passe plusieurs années en émigration dans l’armée de Condé puis en Angleterre avant de revenir en France, où il est maréchal de camp et député de la Vienne ; il meurt en 1821. Le château est ensuite confisqué puis vendu successivement à MM. Batonnat, Bouiller, puis au marquis de Sommyèvre, propriétaire du château voisin de Corcheval ; à la mort de ce dernier en 1836, sa fille N. du Péage vend le bien à Jean‑François‑Prosper Villars, avocat et ancien maire de Mâcon, qui entreprend des travaux de restauration. Son fils procède à une rénovation complète à la fin du XIXe siècle ; au début du XXe siècle Lucien Villars, auteur d’une monographie sur le Terreau, lui succède, puis M. Robert, son gendre, avocat à Paris et fils de l’amiral Robert.
Les armoiries associées au lieu sont détaillées ainsi : celles de Lespinasse sont écartelées avec, aux 1 et 4, d’or au dauphin pâmé d’azur, au 2 d’or au gonfanon de gueules, au 3 d’azur semé de fleurs de lys d’or et à la tour d’argent brochante, sur le tout un fascé d’argent et de gueules de huit pièces ; celles des Thibaud de Noblet sont écartelées, aux 1 et 4 d’argent au chevron d’azur et au chef du même, aux 2 et 3 d’azur au sautoir alésé d’or. Enfin, parmi les sources figurent l’inventaire départemental du canton de Saint‑Bonnet‑de‑Joux de R. Oursel (1973) et la monographie de la commune de Vérosvres de L. Villars (1920).