Origine et histoire du Château du Théron
Perché sur un rocher, le château du Théron adopte un plan très irrégulier qui épouse les contours du terrain, avec cinq angles principaux dont quatre furent renforcés par des tourelles élevées au XVe siècle. Le donjon, la partie la plus ancienne, remonte probablement au milieu ou à la fin du XIIIe siècle ; des vestiges de fenêtres géminées d'un des corps de logis confirment une phase de construction au XIIIe siècle. Au début du XIVe siècle furent édifiées trois salles et la chapelle qui leur faisait suite ; le château fut ensuite agrandi au XIVe siècle et l'essentiel de l'enceinte mis en place à la fin de ce siècle ou au début du suivant. Les fortifications ont subi des pertes : les remparts ont en partie disparu et il ne reste aujourd'hui que les tours nord et ouest. Des croisées et des aménagements postérieurs témoignent d'interventions après la guerre de Cent Ans, dans la seconde moitié du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, période où la tour sud‑ouest aurait également été ajoutée. Le Théron fut tenu, de la seconde moitié du XIIIe siècle jusqu'au début du XVe siècle au moins, par la famille de chevaliers des Valgoudou (ou Valgadour) du castrum de Puy‑l'Évêque ; la documentation conserve plusieurs mentions de cette lignée, depuis l'occupation de la « bastide » d'un chevalier Valgoudou en 1262 jusqu'aux seigneurs Raymond et Pierre de Valgoudou à la fin du XIVe siècle. Avant 1454, la dernière héritière Séguine de Valgoudou apporta ses droits sur le Théron à Arnal Bénech par mariage, tandis que l'évêque de Cahors confia la maison forte à Béral de Burbuzon ; la fille de ce dernier, Saure, épousa Jean du Tilhet, seigneur de La Croze, qui est seigneur du Théron en 1491 et dont la famille procède à des travaux et à un dénombrement en 1504, le site relevant de l'évêque de Cahors pour la justice. Au XVIIIe siècle, le domaine passa à Jean Le Franc, seigneur de Caïx, puis à son neveu Jean‑Jacques Le Franc de Pompignan, qui le vendit à Louis‑Antoine Vidal de La Pize. Pendant la Révolution, les biens de Vidal de La Pize furent saisis, le mobilier pillé en 1790 et 1791, et le château vendu comme bien national ; il servit ensuite de carrière de pierre et le donjon fut détruit. Acquis en 1970 par un nouveau propriétaire, le Théron a fait l'objet d'une restauration ; Pierre Ledoux, propriétaire jusqu'à son décès le 24 juin 2005, a fait de la Fondation de France son légataire universel en lui laissant un legs particulier pour le château. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques le 15 mars 1973.