Château du Thor au Thor dans le Vaucluse

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château du Thor

  • 5 Rue des Barraudes
  • 84250 Le Thor
Château du Thor
Château du Thor
Château du Thor
Château du Thor
Château du Thor
Crédit photo : Marianne Casamance - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Moyen Age

Patrimoine classé

Château proprement dit, ancienne ferme, bâtiment des anciennes écuries et greniers ; les cours et le parc ; les éléments de l'enceinte fortifiée (cad. AC 21, 39, 40, 667) : inscription par arrêté du 31 octobre 1996 ; Les parties suivantes de l'ensemble formé par le château du Thor : l'allée y compris les bancs en pierre et le pont de pierre, les aménagements paysagers au sud et à l'ouest du château consistant dans les terrains bordant l'allée et les rives du canal dérivé de la Sorgue, situées route d'Avignon et 1 rue des Barraudes, telles que figurées en vert sur le plan annexé à l'arrêté (cad. AC 17, 21, 22, 30, 526, 547) : inscription par arrêté du 11 janvier 2019

Origine et histoire du Château du Thor

Le château du Thor, situé à la lisière du bourg, renforce la défense du front ouest et est protégé sur trois côtés par les bras de la Sorgue ; isolé du tissu urbain par sa propre enceinte, il forme un ensemble complexe. L'édifice originel, indissociable de l'enceinte urbaine dont il appuie les façades ouest et sud, est construit en petits moellons appareillés en opus spicatum et recouvert d'un enduit à faux-joints creux assisés. La datation dendrochronologique réalisée en 2011 confirme une construction au milieu du XIIIe siècle. Aux XIVe-XVe siècles, le château est agrandi et surélevé ; ses défenses sont renforcées et modernisées par des archères et des mâchicoulis, et des planchers sont mis en place. Le XVIe siècle voit l'adjonction d'un bâtiment de dépendances, la ferme, et le XVIIe siècle l'élévation d'un escalier à rampe sur rampe, documenté par un prixfait de 1629. Au XVIIIe siècle, une importante campagne de remise au goût du jour, conduite en deux temps (1723-1726 et vers 1770), restaure l'ensemble, ouvre la cour intérieure — jusque-là fermée et entourée de galeries sur arcades — et reconstruit les façades vers la ville. Au XIXe siècle, le château change de fonction : le rez-de-chaussée accueille une usine à soie, un bâtiment pour une usine à plâtre est édifié à l'arrière en 1846, et les étages sont réaménagés et décorés dans le goût Napoléon III. L'ensemble conserve toutefois des traits d'apparence fortifiée : murs d'enceinte à chemin de ronde, mâchicoulis pour la plupart refaits en 1723 sans fonction défensive réelle, une archère cruciforme et une canonnière. Les bâtiments s'organisent autour d'une grande cour obtenue au XVIIIe siècle par la réunion de l'avant-cour et de la cour centrale ; le château proprement dit, au sud-ouest, présente un plan en L complété par une aile plus courte au nord et comprend rez-de-chaussée, deux étages et un comble, tandis que l'ancienne ferme occupe le nord-est et les écuries et remises le sud-est. Produit de remaniements successifs, le château ne possède pas l'homogénéité de certains grands châteaux médiévaux de la région, mais son intérêt est multiple : il témoigne de l'évolution d'une importante demeure du Comtat Venaissin, de la fortification médiévale à la résidence seigneuriale du XVIIIe. Certains détails sont particulièrement révélateurs, comme la recréation en nombre des mâchicoulis au XVIIIe siècle, signe probable de prestige à une époque où d'autres édifices adoptent un répertoire classique. La valeur patrimoniale tient par ailleurs à la préservation d'éléments authentiques : matériaux et techniques (opus spicatum, enduits anciens probablement médiévaux, marques de tâcherons), structures (piliers porteurs de la ferme, ensembles de plafonds médiévaux conservés) et, secondairement, décors. Au sud du château a été créée entre 1839, date de la route royale traversant Le Thor, et 1846 une allée plantée probablement dès l'origine de quarante platanes ; conçue d'abord pour la promenade — en témoignent des bancs de pierre encore en place —, elle était accessible depuis la cour par une porte percée alors dans le mur de courtine sud et par un petit pont en pierre enjambant la petite Sorgue à l'ouest. Des prairies s'étendaient à l'ouest et au sud tandis que le jardin d'agrément, situé à l'est vers la ville, comportait un jeu de paume jusqu'en 1813 ; l'allée ne devient voie d'accès principale qu'à partir de 1865, avec la construction d'un pont en pierre qui facilite l'approvisionnement de l'usine à plâtre par des voitures attelées et permet secondairement l'accès à la cour d'honneur. Inscrit au titre des monuments historiques depuis le 31 octobre 1996, le château du Thor illustre la continuité et la transformation d'une demeure seigneuriale au fil des siècles.

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