Origine et histoire du Château du Vieux Chambord
Le château du Vieux Chambord est une ancienne maison forte édifiée au troisième quart du XIVe siècle (vers 1370-1390), sauf le pavillon de la cuisine et l'escalier à vis, qui datent du XIXe siècle. Il se dresse sur la commune de Treteau, dans l'Allier, en position dominante face à Chavroches et au-dessus du tracé sinueux de la Besbre, à 3,5 km à l'est du bourg, au nord de la D163. Le site est cité dès 1276 et paraît constituer une forteresse conservée de la guerre de Cent Ans, illustrant l'architecture civile fortifiée du Bourbonnais aux XIIIe et XIVe siècles. Construit pour contrôler la vallée de la Besbre et l'ancienne voie romaine reliant Autun à Vichy, il témoigne de l'importance stratégique de cet axe, autrefois emprunté par des légions en route vers les bains d'Aquae Calidae (Vichy). Une cloche datée de 1222, conservée sur place, apporte un jalon chronologique antérieur à la construction actuelle. Le bâtiment a été remanié à plusieurs reprises : les canonnières et le logis au XVe siècle, de nombreuses fenêtres au XVIe siècle, le grand toit qui couvre les créneaux du logis probablement au XVIIe siècle et la toiture du donjon au XIXe siècle; l'entrée actuelle, ouverte au sud de l'enceinte, a remplacé au XIXe siècle l'ancienne entrée bouchée à l'ouest. Propriété successivement de la maison de Chatillon, du lignage des Champropin de Chambord puis des familles Joulle et Devaulx, le fief est transmis par alliances et successions; la même famille, par descendance féminine, en est propriétaire depuis 1276, et les Devaulx furent autorisés en 1815 par le roi Louis XVIII à prendre le nom Devaulx de Chambord. Hugues de Chatillon transmit le lieu à son frère Guillaume, qui le donna en 1276 à Jean Ier Champropin sous condition de vassalité; plus tard, Philippe de Champropin rendit aveu en 1322 au duc Louis Ier de Bourbon, un descendant obtint en 1346 « toute justice, haute, moyenne et basse » sur le fief, et Louis Ier de Chambord figura parmi les seigneurs escortant Bertrand du Guesclin au siège de Randan en 1377. Le fief passa ensuite à un certain Pierre puis à sa veuve en 1386, avant d'être transmis en 1514 à Louis II Champropin; par ailleurs, les droits seigneuriaux avaient été confirmés par Anne de Beaujeu, duchesse de Bourbon. Architecturally, le château présente un donjon carré du XIVe siècle accolé à un long logis barlong à plusieurs niveaux; le donjon, haut de 28 mètres, est flanqué d'échauguettes implantées sur culots, qui comprennent exceptionnellement deux niveaux. L'édifice, réaménagé en résidence au XIXe siècle, offre des similitudes notables avec le château de Montessus à Changy, notamment dans le principe d'association d'un donjon carré et d'un grand logis. Les façades, les toitures et l'enceinte de la cour d'honneur sont classées au titre des monuments historiques par arrêté du 21 décembre 1972.
