Origine et histoire du Château Durtail
Le château Durtail est un château en ruines situé à Saint-Romain-de-Lerps, dans le département de l'Ardèche. Il se trouve à hauteur de Desagnes, non loin de la route reliant Châteaubourg à Saint-Romain-de-Lerps. Il comportait une tour octogonale visible avant 1954 dont on peut encore voir la base. Le fief de Durtail fut érigé en baronnie avant le XVIe siècle et comprenait deux églises et un château. La ruine actuelle serait liée aux guerres de Religion. Sa juridiction couvrait la commune de Cornas, une grande partie de Saint-Romain-de-Lerps et des parcelles de Glun, Châteaubourg et Saint-Péray. Lors de la IIe croisade, la terre de Durtail appartenait à Arnaud de Cristo, qui la remit en gage au sire de Tournon vers 1146-1147. Vers 1216-1217, Guy (ou Guigon) de Tournon prêta hommage lige à l'évêque de Valence, Humbert de Mirabel, pour le château. À partir de 1667, le fief passa successivement aux Lévis-Ventadour, héritiers des Tournon, puis aux de Lamotte-Corin. Claude de Lamothe, noble de Saint-Péray, acheta Durtail en 1672 aux frères Charles et Henri de Lévis pour 33 000 livres. Il mourut sans postérité en 1682 et laissa le domaine à son neveu Jean Bouvier de Montmeyran, châtelain depuis 1672, qui, dans sa jeunesse, tua en duel vers 1654 le sieur de La Barge, seigneur de La Roche de Glun. Jean Bouvier, baron de Cornas et de Durtail, mourut en 1712 et transmit le fief à sa fille Louise Bouvier de Montmeyran, épouse en 1682 de Claude-François de Coston, major de Valence. Le frère de Louise, François Bouvier de Montmeyran, major de Valence, fut tué en duel à Valence en 1702 par François Jourdan, baron de Saint-Lager. Le domaine passa ensuite aux Coston : Jean-Charles de Coston-Saint-Romain hérita de Durtail et mourut en 1746 à Valence des suites d'un coup d'épée reçu en 1745. Il laissa Durtail à son fils Charles-Louis de Coston-Saint-Romain, né en 1741 et chevalier de Saint-Louis. Charles-Louis, dernier baron de Durtail mentionné, accepta la Révolution, fut emprisonné sous la Terreur et exerça comme juge de paix de Saint-Péray de 1796 à 1799 ; il mourut en 1837. Son fils François-Gilbert de Coston, né en 1780 et décédé en 1848, rescapé des guerres napoléoniennes et amputé à Aboukir, fut officier de la Légion d'honneur en 1813, baron de l'Empire et auteur d'une Biographie des premières années de Napoléon Bonaparte (1840).