Origine et histoire du Château de Trohanet
Le château de Trohanet se trouve sur la commune de Briec ; son parc s’étend également sur les communes de Landudal et Langolen, à 15 km au nord‑est de Quimper, dans le Finistère (Bretagne).
L’édifice a conservé une part importante de sa structure du XVIIe siècle, tandis que la recomposition des façades sud et est vers 1880 illustre les modernisations apportées au bâtiment. Les structures et les décors intérieurs témoignent de plusieurs étapes d’évolution aux XVIIe et XIXe siècles. L’aménagement du dernier tiers du XIXe siècle a entraîné la construction de dépendances et la création d’un parc paysager confié à Denis et Eugène Bühler. Le parc, d’une superficie de 25 hectares et inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, comprend un jardin potager clos de murs d’environ 4 500 m2 (un « journal ») et une petite serre du XIXe siècle. Tous les bâtiments sont également inscrits à l’inventaire. Le bâtiment principal, en granit, domine un plan d’eau de 4 hectares et un parc vallonné.
La partie la plus ancienne du château remonte au XVe siècle ; le manoir était alors habité par la famille de Liziart et se transmettait par les femmes. En 1626, la propriété est vendue à la famille Penancoet de Keroualle ; l’une des petites‑filles, Louise de Keroualle, fut maîtresse du roi d’Angleterre Charles II et fut faite duchesse d’Aubigny par Louis XIV en reconnaissance des services qu’elle rendit comme agent du roi en Angleterre. En 1696, la mère de Louise vend Trohanet à la famille Treouret de Kerstrat, qui fit construire la façade actuelle sans doute au début du XVIIIe siècle. Pendant la Révolution, Trohanet servit de refuge aux chouans ; Hyacinthe de Kerstrat y fut fusillé à Brest en 1795 à l’âge de 20 ans.
Cinq générations se succédèrent jusqu’à la vente de Trohanet en 1851 au futur amiral de La Grandière, gouverneur de Cochinchine de 1862 à 1868, qui confia en 1872 la refonte du parc à Denis Bühler ; les travaux ne furent achevés qu’au tout début du XXe siècle. Augustin de La Grandière hérita en 1876 puis décéda en 1919, laissant la propriété à sa fille Marie‑Thérèse, épouse du comte René d’Espies. À son décès en 1970, la propriété revint à Geneviève de Mieulle, veuve de son neveu François de Pimodan, lieutenant‑colonel de cavalerie mort pour la France en Algérie ; elle fit de nombreux travaux d’amélioration de l’intérieur du château. À son décès en 1988, le domaine fut transmis à son fils Baudoin de Pimodan, marié à Catherine d’Ornellas.
Sont protégés au titre des monuments historiques le château et le parc, notamment le logis en totalité, les façades et les toitures des communs du XVIIIe siècle (la grange dans la cour nord et la ferme au sud‑ouest), ainsi que le parc paysager incluant le jardin potager, ses murs de clôture et la serre.
Les documents iconographiques montrent le château sous différents angles, l’arrière du bâtiment, des vues intérieures comme la salle à manger et la cuisine, ainsi que l’étang principal et un second étang situé en amont.