Patrimoine classé
Plafonds peints des chambres du premier étage (cad. E 245) : classement par arrêté du 19 septembre 1991 ; Les parties non classées, en totalité, du château et l'ensemble du domaine, parties bâties et non bâties, avec les communs, l'ancienne église et les vestiges de l'ancien bourg d'en Haut, le potager et ses aménagements, le vivier et ses dépendances, le pont et l'ensemble du grand parc avec le pavillon de chasse, la glacière et les vestiges des anciennes fabriques du château de Buzet, figurant au cadastre section E, parcelles n° 243, 244, 245, 555, 556, 562, 450 : inscription par arrêté du 11 mai 2015
Personnages clés
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| Sanche |
Comte de Gascogne ayant fait fortifier une demeure antérieure. |
| Charles IX |
Roi de France ayant visité le château en 1565. |
| Georges d’Hozières |
Architecte hypothétique de la reconstruction pour les Grossolles. |
| Agésilas Joseph de Grossolles |
Propriétaire ayant fait aménager le parc par des artisans parisiens. |
| Victor Duphot |
Architecte impliqué pour une aile orientale. |
| George Sand |
Écrivain ayant fréquenté le château au XIXe siècle. |
| Frères Kröss |
Propriétaires du domaine à partir de 1931. |
Origine et histoire
Le château de Buzet-sur-Baïse, implanté sur une assise dont des substructures pourraient remonter au XIe siècle, présente un plan rectangulaire flanqué de deux tours rondes à l’est et à l’ouest et d’une tour hexagonale sur la façade qui abrite un escalier à vis. Les premières mentions du site apparaissent dans des chartes liées aux comtes de Gascogne, et le comte Sanche y aurait fait fortifier une demeure antérieure, établissement probable de l’édifice primitif. Au Moyen Âge le site connut une co‑seigneurie et, jusqu’au XIIIe siècle, deux châteaux se faisaient face ; l’un d’eux ne subsiste aujourd’hui que par une tour isolée. En 1293-1294, les deux châteaux furent pillés et incendiés par les Anglais ; l’ensemble fut reconstruit puis remanié aux XVe et XVIe siècles, avec des aménagements poursuivis durant les siècles suivants. Au XVIe siècle la famille de Grossolles fit du château sa résidence principale : plusieurs éléments, dont une tour octogonale avec bel escalier, témoignent de travaux de cette époque, et Philippe Araguas et Nicolas Fauchère ont émis l’hypothèse d’une reconstruction pour les Grossolles, peut‑être par Georges d’Hozières. Le château reçut la visite du roi Charles IX le 1er août 1565. À l’intérieur, les chambres orientales et occidentales conservent des plafonds peints à la française du XVIIe siècle, et d’autres traces de peinture subsistent en divers lieux. Le parc, aménagé progressivement à partir du XVIIIe siècle et transformé en jardin « anglo‑chinois » puis en jardin à l’anglaise, s’étend au sud et en avant du château ; il conserve une haute tour ronde, vestige de l’ancien château fort, ainsi que des « fabriques » — petit pavillon en ruine, grottes artificielles, crypte Saint‑Joseph — et les tracés d’allées. Le bourg castral du Haut‑Buzet fut largement démantelé pour faire place à ces aménagements, dont certains furent confiés à des artisans et architectes parisiens sous Agésilas Joseph de Grossolles. L’ancienne église paroissiale, datée des XIIIe et XVIe siècles, et la vieille tour constituent les principaux vestiges du bourg médiéval ; l’église fut transformée en temple de la Raison pendant la Révolution, victime d’un effondrement de voûte en 1849, puis définitivement fermée et vendue, la paroisse trouvant ensuite sa place dans une nouvelle église construite au XIXe siècle. Aux XVIIIe et XIXe siècles, les propriétaires successifs modernisèrent le château et le parc : extensions, aménagements intérieurs et transformation de l’église en chapelle privée figurent parmi ces interventions, l’architecte Duphot étant notamment impliqué pour une aile orientale. Au XIXe siècle le château connut une fréquentation mondaine, notamment sous la famille de Beaumont, qui y reçut des contemporains comme George Sand. Après des périodes d’abandon et de troubles révolutionnaires, le domaine fut vendu aux frères Kröss en 1931 ; pendant la Seconde Guerre mondiale il accueillit des réfugiés et, en 1944, fut occupé temporairement par une unité allemande. Mis sous séquestre de 1944 à 1951, le château subit pillages et dégradations, puis des campagnes de sauvegarde eurent lieu dans les années 1960, sans empêcher un incendie criminel en 1969 qui détruisit l’aile Est. En 1972 des habitants rachetèrent la propriété et démolirent les ailes des XVIIIe et XIXe siècles, y compris la chapelle qu’elles recouvraient ; des travaux de restauration furent entrepris ensuite par des propriétaires privés dans les années 1980 et 1990. Le château et certains de ses éléments (façades, toitures, communs, tour du parc, vestiges architecturaux et portique) ont été inscrits au titre des monuments historiques en 1989, et les plafonds peints des chambres du premier étage ont été classés en 1991. Après une mise en vente en 2014, le domaine de douze hectares a été acquis en 2018 par la Cave des vignerons de Buzet.