Origine et histoire du Château de Saint-Rémy
Le château de Saint‑Rémy, ancienne dépendance de l'abbaye de Fontenay, se situe à Saint‑Rémy (Côte‑d'Or) en Bourgogne‑Franche‑Comté. Il est implanté en contrebas du village, sur la rive opposée de la Brenne et du canal de Bourgogne. La seigneurie de Saint‑Rémy est donnée à l'abbaye de Fontenay au XIIIe siècle. En 1234 Hugues IV cède la justice de Saint‑Rémy à l'abbaye en échange de ses possessions de Beaune. Aalays de Villaines‑lès‑Prévôtes, veuve de Gui de Santenay, lui donne en 1237 ce qu'elle possède à Saint‑Rémy. Entre 1236 et 1239 l'abbaye achète des terres autour du moulin de Saint‑Rémy, et en 1461 Saint‑Rémy et Blaisey figurent parmi ses possessions. Après 1540 l'abbé Jacques de Jaucourt fait largement remanier l'édifice primitif et construit le logis des abbés commendataires; ses armes subsistent dans une salle au‑dessus de la chapelle. Le château est vendu comme bien national à la Révolution en 1795, puis transformé en exploitation agricole; une restauration est entreprise au cours du XXe siècle et l'édifice est restauré vers 1930.
Le château repose sur une large plate‑forme rectangulaire entourée de fossés en eau alimentés au sud par un petit canal relié au canal de Bourgogne. Les bâtiments, postérieurs au XVIIe siècle, sont regroupés au centre et au sud de la plate‑forme. Un pont dormant au sud conduit à une tour‑porche, vraisemblablement du XVIIe siècle, percée d'une porte charretière et d'une porte piétonne. À gauche de la tour s'accroche un petit bâtiment carré qui jouxte une première grange orientée nord‑sud, le long de laquelle court une galerie en bois; la cour est fermée au nord par une seconde grange orientée est‑ouest. Le corps de logis, situé à droite en entrant, est un bâtiment gothique d'un étage et demi, ouvert au rez‑de‑chaussée par deux fenêtres simples par façade et à l'étage par autant de croisillons doubles. Orienté est‑ouest, il divise la cour intérieure et présente un retour d'angle moderne couvert d'un toit brisé plus bas que le bâtiment principal. Son rez‑de‑chaussée s'ouvre sur cinq grandes arcades séparées par des pilastres cannelés et se termine par une tour carrée saillante dans le fossé, ouverte à la base par deux canonnières. Dans l'angle des deux corps de logis, une tourelle hexagonale demi‑hors‑œuvre porte sur le fronton de sa porte les dates 1543 et 1611, et l'angle nord‑est de la plate‑forme est occupé par un pigeonnier circulaire.
Les façades et les toitures du château, de la porterie, des communs attenants et du pigeonnier, ainsi que la galerie et la chapelle, sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 25 octobre 1971.