Château à Sours dans l'Eure-et-Loir

Château

  • 28630 Sours
Crédit photo : Edition E. Langevin (n°9) - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures ; boiseries du salon et de la salle à manger (cad. A 998) : inscription par arrêté du 15 juin 1987

Origine et histoire

Le château de Sours, également nommé château de la Vallé ou de l'Aval sur la carte de Cassini, est implanté sur un domaine boisé et irrigué de 17 hectares sur la commune de Sours (Eure-et-Loir). Les fondations reposent sur des voûtes du XIIIe siècle, vestige d’un édifice antérieur, et le bâtiment actuel ainsi que l’aménagement du parc datent de 1653. Le corps de logis se compose de trois bâtiments mitoyens disposés en L ; le bâtiment principal compte trois niveaux et un sous-sol, un étage mansardé sous toiture d’ardoise, de grandes cheminées sur chaque façade et une entrée éclairée par une porte-fenêtre accessible depuis la cour par un double escalier. Le logis secondaire, perpendiculaire à l’est, est légèrement moins épais mais de même hauteur et n’abrite qu’un grenier, tandis que la maison de maître qui prolonge le second bâtiment possède un rez-de-chaussée, un sous-sol, un étage mansardé et une tourelle cylindrique coiffée en pointe à l’angle nord‑est ; l’ensemble forme les côtés ouest et nord d’une cour intérieure carrée. Le château a conservé des éléments caractéristiques de l’architecture du début du XVIIe siècle et le salon présente un décor de qualité datant de la fin du XVIIIe siècle ; les boiseries du salon et de la salle à manger, ainsi que les façades et les toitures, sont inscrites au titre des monuments historiques depuis 1987. Selon certaines traditions, le site pourrait être lié aux événements entourant le traité de Brétigny (1360) et il a peut‑être accueilli des plénipotentiaires, mais les sources restent imprécises sur ce point. Des auteurs évoquent aussi l’existence, au Moyen Âge, de souterrains attribués aux Templiers reliant le château à la commanderie de Sours ou à la cathédrale de Chartres ; ces récits figurent dans le Guide de la France templière. La seigneurie appartint, au XVIIe siècle, à Philippe de Montigny qui fit du domaine un lieu de chasse et de pêche et fit édifier le château actuel sur les voûtes anciennes ; son fils Guillaume de Montigny lui succéda. La ferme, située quelques dizaines de mètres à l’est de la cour, a été construite probablement à la même époque ou au XVIIIe siècle et demeure en activité, exploitée par une entreprise d’agriculture céréalière. Au tournant du XXe siècle des cartes postales (1918–1938) montrent que le site était déjà visité, et en 1958 le domaine appartenait au marquis de Rozières, descendant de Louis François Carlet de La Rozière. À la fin des années 1990, les propriétaires de la partie privée du parc, du château et de la ferme ont vendu le château et son parc à un particulier ; la partie publique du parc reste la propriété de la commune, qui en confie l’entretien à ses services paysagers. Le parc, traversé par la Roguenette et ses deux petits affluents d’irrigation, présente un grand étang rectangulaire souvent appelé « le canal » alimenté par un dispositif de barrages et de ruisseaux, des canaux artificiels et un réseau d’allées disposées en étoile qui convergent vers une clairière centrale surnommée « la Lune ». Trois accès publics desservent le parc : l’allée du canal via le square dédié à Dienheim, l’allée du parc qui comporte une porte ancienne, et la rue Théophile‑Bourgeois. L’aménagement diffère entre la partie publique, où des replantations et des tailles régulières ont été effectuées, et la partie privée, plus sauvage, où une pelouse est pâturée par des moutons et où la végétation est laissée à l’état naturel. La diversité des milieux — plans d’eau, ruisseaux, allées dégagées et zones broussailleuses — accueille une faune variée : ragondin, couleuvre à collier, muscardin, lièvre d’Europe, lapin de garenne, canard colvert, vison d’Amérique, écureuil roux et, plus occasionnellement, sangliers, cerfs, chevreuils, faisans, renards, blaireaux et cygnes. L’étang a historiquement été un lieu de pêche et abrite encore des espèces telles que la truite fario, la carpe, le brochet, la vandoise, l’omble commun et d’autres poissons mentionnés dans les inventaires locaux. Le parc héberge également une flore diversifiée, parmi laquelle la pervenche, le frêne élevé — dont certains sujets sont très anciens —, le troène, des sapins, l’érable champêtre, diverses achillées, le calament des champs et la ronce commune. Enfin, de nombreux insectes et papillons fréquentent les lieux, complétant la richesse biologique de ce domaine patrimonial.

Liens externes